Claudel-André Lubaya sur le meeting du FCC : « les 180 mille personnes vues par la PNC-FCC étaient financièrement conditionnées et politiquement non engagées »

Comme toutes les fois après les manifestations organisées tant par l’opposition que la Majorité au pouvoir, c’est la guerre des chiffres qui s’en suit. Alors que la marche de l’Opposition, vendredi 26 octobre, pour réclamer le rejet de la machine à voter, les organisateurs ont parlé d’au moins 300 mille personnes mobilisées à Kinshasa, la Police par la bouche du commissaire provincial a estimé le nombre de manifestants à 4 mille. Cependant, pour le meeting du Front commun pour le Congo (FCC) organisé au Stade Tata Raphael, alors que la Police, toujours par la bouche de son commissaire provincial, avance le chiffre de 180 mille personnes venues au stade, les organisateurs de ce meeting déclarent eux-mêmes avoir mobilisé au moins 60 mille personnes. Extrapolation de la police qui apporte de l’eau au moulin de l’opposition qui n’hésite pas à la qualifier de la « PNC-FCC » ou « PNC-MP ».

Si pour le gouverneur du Kasaï Oriental, Alphonse Ngoyi Kasanji, le meeting du FCC est un succès qui se passe de tout commentaire, comme on peut le lire sur son compte Twitter, mais pour le député national et ancien gouverneur de l’ex-province du Kasaï Occidental, Claudel-André Lubaya, ce meeting est un fiasco d’une opération qui a saigné le trésor public. « Les 180.000 personnes vues par la PNC-FCC étaient financièrement conditionnées et politiquement non engagées », écrit-il aussi sur son compte Twitter.

Comme pour renchérir Claudel-André Lubaya, le candidat président de la république Martin Fayulu écrit aussi sur son compte Twitter : « Si le ridicule pouvait tuer ! Distribuer 5.000 ou 10.000 FC pour remplir le stade, voilà là où l’AFDL nous a amenés, réduisant le jeune congolais au niveau du chien de Pavlov. En réaction, les jeunes ont dit qu’ils y étaient pour récupérer l’argent volé de l’Etat, en les insultant ». Ces propos des jeunes kinois arborant des T-Shirts des différents partis politiques du FCC auxquels Martin Fayulu fait allusion, un reporter de Scooprdc.net les a aussi entendus au niveau de marché Bayaka à Ngiri-Ngiri :« Boyina biso te, tokeyi kozwa mbongo na bango, kasi toko voter bango te ! », entendez : « Ne nous haïssez pas, nous allons juste prendre leur argent mais nous ne les voterons jamais ».

Le conditionnement financier et le non engagement politique évoqués par le député Claudel-André Lubaya sont témoignés à travers plusieurs images d’après le meeting dans lesquelles l’on voit des jeunes se tirailler et d’autres faire des sit in devant les sièges des partis politiques du FCC ou devant les résidences de certains responsables de cette méga plateforme politique pour réclamer leurs dus convenus pour se rendre au stade.

Sans nier ce conditionnement financier des militants, le ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire Steve Mbikayi twitte aussi : « On attribue le succès de certains à l’argent de transport donné aux militants ! Je n’y vois aucun mal. C’est diabolique de laisser les militants rentrer sous le soleil et prendre sa voiture climatisée après action. Même ailleurs, les partis louent les bus et même les trains pour des actions politiques. Mon parti doit louer les bus ou donner les frais de transport aux militants qui ne doivent en aucun cas marcher de Tshangu à Limete pendant que je me déplace en voiture ! Pas d’hypocrisie au PT »

Pour sa part, l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ), exige une enquête. Son coordonnateur Georges Kapiamba écrit sur son compte WhatsApp :« Les organisateurs du meeting n’ont pas encore répondu à l’accusation qui a circulé dans les réseaux relative à la réquisition illégale des bus Transco, la participation des militaires et policiers en tenue civile ainsi que les membres de leurs familles (femmes, enfants…) et de  distribution de 10.000FC sans oublier l’emploi des moyens de l’Etat par certains membres du gouvernement et mandataires ou responsables des services publics. Lorsqu’il s’agit des allégations liées aux biens publics, nous devons tous nous y intéresser car nul n’a le droit d’en employer comme bon lui semble et surtout pour des activités privées ».

Estimant que c’est le travail de la société civile de monitorer la gestion des biens publics par les dirigeants pour éviter tout détournement, Georges Kapiamba souhaite que cette enquête s’étende aux gouverneurs de provinces et leurs collaborateurs qui sont venus pour participer au meeting. « Les citoyens ont droit de savoir qui a pris en charge leurs frais de transport et de séjour à Kinshasa ».

Agnelo Agnade

  • Bendélé Ekweya té

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