C’est un décompte macabre silencieux à la prison centrale de Kananga, chef-lieu de la Province du Kasaï Central : un nouveau détenu est mort ce jeudi 25 octobre 2018 dans les avant-midi, a appris Scooprdc.net. « Il s’agit d’un certain Guellord, un ancien policier en détention voilà plusieurs jours, qui est mort. On venait d’amener son corps au cimetière », a rapporté au média en ligne une source proche de la maison carcérale sous couvert d’anonymat.
Ce décès vient s’ajouter à celui inopiné du mardi 23 dernier d’un autre détenu, Norbert Kenganyi wa Kengayi, l’un des prévenus cités dans l’affaire du meurtre des experts onusiens et dont le corps traîne encore à la morgue de l’hôpital Tshikaji attendant l’autopsie telle qu’exigée par le collectif d’avocats de sa défense et l’Observatoire Congolais de Droit de l’homme qui tiennent à ce que les circonstances de la mort de celui qui était encore important pour la justice militaire dans ce procès, soient clarifiées. A en croire plusieurs sources internes de la prison, ces décès viennent compléter la série de cinq détenus morts en l’espace de 10 jours dans cette maison carcérale et dans les circonstances non clairement élucidées.
Conçue pour accueillir trois cents prisonniers, la prison centrale de Kananga connaît à ces jours un surpeuplement avec plus de 800 détenus, selon les rapports de plusieurs ONG. Bien que les prisonniers dénoncent leurs conditions de détention qui les exposent à des maladies, de la part des autorités c’est la sourde oreille. « C’est très difficile ici, il y a lieu de contracter des maladies et d’en mourir à cause de nos conditions de vie. On dort dans des conditions déplorables, on mange et on boit difficilement. Quand on est malade c’est à peine deux comprimés qu’on te donne dans notre dispensaire de la prison », a fait savoir un prisonnier à Scooprdc.net.
Tous les jours qui passent, plusieurs structures de défense des droits humains ne cessent d’en appeler au désengorgement de la prison de Kananga mais leurs cris peinent visiblement à être entendus par les décideurs politico-administratifs. Pourtant, ceux qui sont en prison sont des humains comme nous. Triste réalité !
Van Frédéric Tshilanda