Lors de la conférence hebdomadaire des Nations-Unies tenue, mardi 16 octobre, la représentante spéciale du secrétaire général de l’Onu en RDC a déclaré : « Je n’ai ni un mandat ni l’intention de me mêler d’une décision qui ne peut appartenir qu’aux parties prenantes en ce qui concerne le processus électoral”. “Moi je travaille sur un agenda très clair. Le président de la République a été très clair avec le Conseil de sécurité : les élections auront lieu le 23 décembre. C’est dans ce contexte que je m’inscris et j’essaie d’aider les différentes parties à lever les divergences. Il ne suffit pas d’aller aux élections. C’est d’aller aux élections apaisées, des élections où chacun se reconnaît […] Ce que nous voulons, c’est de permettre à la RDC d’avancer dans ce processus, d’aller vers plus de stabilité, de se concentrer sur son développement ».
De l’avis des analystes, Mme Leila Zerrougui a sans ambages tranché. En termes clairs, on lui prête l’intention de vouloir dire que la position de la Monusco n’est pas de se mêler des élections congolaises, car n’ayant pas reçu le mandat et que ces élections étaient une affaire congolo-congolaise. Une façon pour elle de réconforter le gouvernement congolais qui s’est décidé de se prendre seul en charge toute l’organisation desdites élections, rejetant ainsi tout appui financier de la communauté internationale, surtout de l’Occident.
Appel à la démission de Mme Zerrougui
C’est l’ancien député national de Beni-ville, le très célèbre de la législature de 2006-2011 Jean-Louis Ernest Kyaviro qui est monté au créneau au lendemain de la déclaration de Mme Zerrougui pour attirer l’attention de l’ensemble du peuple congolais, des élus, de la Société Civile, des organisations de défense des droits de l’homme (Les AMIS de Nelson MANDELA, ACAJ, ASADHO, CRDH, La Voix des Sans Voix, Amnesty International, le Ballet Citoyen, Human Rights Watch…), de la Nouvelle Société Civile Congolaise, du Comité Laïc de Coordination (CLC), de l’opposition et des autres mouvements citoyens afin qu’ils prennent acte du refus de Mme Zerrougui de remplir la mission lui confiée par la Résolution 2409 qui fonde l’action de la Monusco et exiger sa démission immédiate, faute de quoi lancer des actions de pression à cet effet.
« Dire que la crédibilité des élections ne concerne pas l’ONU et ne concernait que les congolais, ceci est contraire au mandat de la MONUSCO qui, en application de la Résolution 2409, a le devoir de veiller à l’application de l’Accord du 31 décembre 2O16, lequel exige des élections crédibles, inclusives, transparentes et apaisées. En prétendant que la crédibilité des élections, c’est pour les congolais, elle (Leila Zerrougui) vient de contredire la dernière mission du Conseil de Sécurité qui est revenue sur cette exigence tout en affichant son absence de volonté à contribuer à l’amélioration de la qualité des élections », s’insurge le député honoraire de Beni-ville. Et d’ajouter : « prenant à contre pieds la plainte de l’équipe de riposte contre Ebola qui exige la sécurisation de la zone affectée par cette épidémie, elle prétend que c’est plutôt Ebola qui empêche de lutter contre les ADF. Par ailleurs elle dit n’avoir pas de budget contre Ebola. En termes clairs, elle est dans un cercle vicieux dont la conséquence est que les gens, par la double action des ADF et de Ebola, vont continuer à mourir à Beni sous les yeux de la Monusco ».
Comme conclusion, Jean-Louis Ernest Kyaviro estime que la diplomate algérienne est devenue un obstacle majeur à l’application de la Résolution 2409 en refusant de remplir la mission lui confiée par le Conseil de Sécurité de l’ONU et en contredisant ouvertement le Conseil de Sécurité qui l’a mandaté. « En conséquence, laisser Zerrougui en poste devient un danger pour la crédibilité du processus électoral, l’intégrité du territoire national et la stabilité de la Région », déclare Kyaviro qui demande au Secrétaire Général de l’ONU de lui retirer immédiatement sa confiance et à la Communauté nationale d’en faire autant.
Ginno Lungabu