Deux candidats à la présidentielle de 2018 se plaignent de leur sécurité. Le premier c’est Théodore Ngoy, candidat numéro 12. Dans un texto adressé, ce mardi 16 octobre, au commissaire provincial de la police et transféré à Scooprdc.net, il écrit : « Monsieur le commissaire, vous venez de couper mon appel. Je vous informe que les militaires en bérets rouges et les policiers en fraction devant le candidat du président sortant ont bloqué la route et menacé de me tuer. Ce candidat là n’a pas le droit d’ériger des barrières sur notre avenue des Orangers, une voie publique. Il est candidat comme moi ; il n’a pas le droit de menacer l’intégrité physique ni la vie d’un autre candidat. Vous avez l’obligation légale de faire respecter la liberté de circuler sur la voie publique et de protéger de la même manière tous les candidats président de la république. Toute attaque sous forme ou une autre contre ma vie ou mon intégrité physique sera sous la responsabilité de l’Etat ».
Quant à Marie-Josée Ifoku, elle a été aussi empêchée de sortir du territoire congolais ce même mardi 16 octobre. « La seule femme dans la course présidentielle a vu la DGM (Ndlr : Direction Générale de Migration) lui refuser la traversée mardi alors qu’elle voulait se rendre à Brazzaville. Les services de la migration lui ont d’abord ravi son passeport et laissez-passer avant de le lui rendre qu’après des longues discussions. Son conseiller qui a voulu en savoir plus en la personne d’Erick Onepunga Yongo a été embarqué dans une voiture Ketch de couleur noire pour une destination inconnue. Pour certains agents de la DGM, Marie-Josée Ifoku devrait avoir l’autorisation avant de quitter la RDC », alerte Célé Kanangila, chargé de communication et presse de la candidate président de la république.
Déjà, à la première réunion entre le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et les candidats président de la République, outre la plainte de Théodore Ngoy de voir le candidat FCC à la présidentielle utiliser des moyens de l’Etat et traîner un cortège escorté par des policiers et sa demande d’équité de l’Etat envers tous les candidats président de la république, il y a eu escalade verbale entre lui et le candidat FCC Emmanuel Ramazani Shadary. Ce dernier est le plus privilégié de tous les candidats. Or, d’après la loi électorale, dès que la liste définitive de candidats président de la république est publiée, chacun d’eux doit directement avoir une protection policière. La loi parle de 25 policiers affectés à la garde de chaque candidat et qui sont sous la charge du Trésor public jusqu’à la publication des résultats de l’élection.
Mais depuis la publication de la liste définitive le 25 août dernier, bientôt deux mois, à part Emmanuel Ramazani Shadary, les 21 autres candidats ne sont pas sécurisés. Pourquoi cette violation intentionnelle de la loi par les pouvoirs publics ? De même pour le passage dans les médias publics, il n’y a que les activités du candidat FCC qui sont diffusées gratuitement à la Radiotélévision Nationale Congolaise (RTNC). Cette politique de deux poids deux mesures présage mal pour le scrutin présidentiel s’il est organisé.
Agnelo Agnade.