Selon les informations parvenues à Scooprdc.net, une morgue privée est en train d’être construite le long de l’avenue Docteur Shaumba (ex-prince de liège), juste à côté du Lycée Docteur Shaumba, précisément entre le donjon Sukyo Mahikari et cet établissement d’enseignement secondaire. Les propriétaires, apprend le média en ligne, sont des opérateurs économiques libanais. Une initiative louable d’autant plus que les morgues de la capitale sont saturées et que celle-ci pourrait tant soit peu apporter une solution. Mais là où le bas blesse, c’est au niveau de l’emplacement de cette morgue qui n’a pas apparemment respecté les normes environnementales pour l’érection d’un tel ouvrage.
En effet, selon l’esprit de l’ordonnance 41-48 du 12 février 1953 telle que modifiée en 2013, la morgue est un établissement placé dans la catégorie 1 dite des établissements dangereux, insalubres et incommodes. De préférence et de par son origine, une morgue doit être placée soit dans un hôpital ou dans un institut médico-légal. Voilà pourquoi la loi exige pour sa construction un permis d’exploitation après les enquêtes « commodo et incommodo ». Or, l’emplacement actuel de la morgue en construction se situe non seulement entre les écoles (Shaumba, Bokeleale et Lisanga), mais également en face des habitations (camp Onatra et Kokolo). Connaissant la manière dont les documents s’acquièrent en RDC, l’opinion ne sera pas surprise de voir l’exploitant de cette morgue en construction détenir tous les documents en bonne et du forme.
L’inquiétude de plusieurs environnementalistes contactés par Scooprdc.net se résume en le danger potentiellement imminent que représente ce nouvel ouvrage par rapport, non seulement à la santé des habitants d’en face et des élèves, mais également par rapport au traumatisme auquel ces élèves, mieux ces mineurs sont soumis de voir entrer et sortir des cadavres humains. Cette cohabitation est adultérine et irrespectueuse, dénoncent les environnementalistes qui demandent à madame Thérèse Olenga, ministre provinciale de l’Education et de l’Environnement ainsi qu’au gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta de délocaliser cette morgue.
La même demande leur est formulée par les parents d’élèves du Lycée Shaumba qui se sont réunis urgemment samedi 06 octobre dernier pour débattre de cette morgue à côté des écoles. « Entre la santé physique et mentale de nos enfants et réaliser des recettes sur les cadavres, Mme Thérèse Olenga et André Kimbuta doivent opérer un choix », déclarent les parents d’élèves. Déjà ce lundi 8 octobre au Lycée Shaumba, lorsque les enfants ont appris qu’il s’agissait de la construction d’une morgue, certaines d’entre elles ont carrément demandé à leurs parents d’envisager déjà de les changer d’école, puissent incapables de supporter cette présence cadavérique à côté d’elles.
Devant cette indignation des enfants, non seulement que les députés nationaux et provinciaux doivent empêcher ce qui apparaît comme de l’anarchie, mais également le ministre de la santé publique, celui de l’environnement et de l’urbanisme et habitat sont interpellés. Ceci éviterait de perturber la quiétude des élèves des écoles précitées qui existent depuis plus de 50 ans bien que les propriétaires de cette morgue misassent sur le funérarium juste à côté « La Miséricorde », la vie et la santé des enfants priment. Ils doivent comprendre eux-mêmes en tant que parents que leur chantier qui n’est à première vue que commerciale, ne se situe pas dans l’enceinte d’un hôpital et encore moins dans un institut médico-légal et dont la localisation a été mal choisi, pose un sérieux problème d’éthique, de moralité et même du respect de normes environnementales quand on connaît le degré de toxicité des produits utilisés pour conserver les cadavres.
Nzakomba