Comme promis dans sa dernière sortie médiatique il y a de cela un mois, le Comité Laïc de Coordination (CLC) lance ce dimanche 7 octobre sa campagne dite nationale contre la machine à voter et le fichier électoral. Pour cette campagne de rejet, le CLC avance dix raisons pour dire non à la machine à voter et au fichier électoral jugé corrompu. Entre autres, la loi électorale qui a exclu le recours au mode de vote électronique, le choix de l’électeur qui ne sera pas à l’abri des modifications volontairement programmés, le manque du secret de vote, risque de bourrage d’urnes, risque de non opérationnalité de bureaux de vote en cas de dysfonctionnement du système. Cette campagne de mobilisation générale est décrétée contre l’usage par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) de la machine à voter et l’amélioration urgente du fichier électoral pour assurer sa fiabilité en y extirpant des électeurs indésirables.
Le CLC qui a opté pour la date du 7 octobre pour lancer sa campagne dit choisir une date de haute importance stratégique et retenue de manière expresse, car le calendrier électoral de la CENI avait choisi cette date pour le démarrage de l’opération d’impression, de conditionnement et de livraison des bulletins de vote, des procès verbaux et des fiches de résultat. Les auteurs du communiqué justifient les raisons de cette campagne par la détermination de pousser la CENI à poursuivre l’application rigoureuse du calendrier électoral qu’elle a elle-même publié, afin de rejeter l’initiative singulière de faire intervenir la machine à voter. « La campagne que lance le CLC a donc pour objectif de fédérer toutes les énergies populaires disponibles, sur base de deux motivations essentielles : le caractère spécial des élections en cours et le danger que représentent ces deux impositions. En effet, d’une part, ces élections en contexte de crise aigüe s’apparentent à un véritable combat de libération national contre un système oppressif et dictatorial pour accéder à une ère de normalité démocratique, gage de l’instauration de la paix et du fonctionnement harmonieux des institutions républicaines. D’autre part, l’imposition de la machine à voter et du fichier électoral actuel, objets de tant de controverses et de critiques, à l’interne et à l’externe, ne peut être compris que comme une stratégie de planification du chaos, puisqu’elle conduit inexorablement vers des litiges postélectoraux interminables qui ne seraient solubles que par des affrontements ou des répressions à grande échelle. Voilà pourquoi, pour crédibiliser et sécuriser les élections à venir, le CLC mise sur cette campagne qui aura cours jusqu’en décembre 2018 et qui portera sur deux volets essentiels : une sensibilisation tous azimuts sur les méfaits de la machine à voter et du fichier corrompu et une pétition générale contre cette double imposition. Il va sans dire que ces élections doivent avoir lieu, impérativement, à la date fixée du 23 décembre 2018 », peut-on lire dans le communiqué du CLC.
Pour mener cette campagne de rejet de la machine à voter, le CLC s’est doté d’un logo d’un grand NON rouge superposé sur la machine à voter et le fichier corrompu, le tout contenu dans un cercle. « Le caractère rouge du grand NON signifie un danger à l’instar du feu rouge de la signalisation routière qui oblige le conducteur à s’arrêter. Dans notre cas, nous demandons à la CENI d’arrêter l’utilisation de ces deux dispositifs », expliquent les acteurs du CLC en invitant toutes les forces vives de la Nation et toutes les personnes de bonne volonté à prendre une part active à cette action, à travers les quartiers de nos villes et les villages de notre campagne pour barrer la route à la tricherie massive qui s’annonce.
Nzakomba