Au lendemain de la publication de l’article de Scooprdc.net intitulé« Cession frauduleuse de Kibali Gold RDC : enfin, Kabwelulu intervient », le Country Manager RDC ou Directeur Général de la société Randgold a vite fait une mise au point : « la société Kibali Goldmines n’est cédée à personne. Elle va continuer à fonctionner comme par le passé. La fusion qu’il y a eu entre les multi-internationales Randgold Resources Limited et Barrick Gold Corporation n’impacte pas en rien Kibali Goldmines étant donné que cette dernière n’a pas subi de changement de contrôle ».
Le Directeur général de Randgold en RDC, Cyrille Mutombo, qu’assistait le Directeur administratif et financier, Roy Bondo, a expliqué à Scooprdc.net que contrairement aux propos avancés par certains « experts » miniers et relayés par le média en ligne, la fusion entre Randgold Resources Limited et Barrick Gold Corporation ne s’est pas faite au niveau de leur mine de la RDC mais plutôt au niveau des deux sociétés à l’international donnant naissance à une société dotée d’actifs en Afrique, en Amérique latine, en Australie et en Amérique du Nord. En d’autres termes, ce n’est pas au niveau des filiales que cette transaction se fait, mais plutôt au niveau de leurs parents, mieux leurs grands parents. « Dans cette fusion, il faut peut-être utiliser les mots appropriés, c’est une fusion ‘’à parité d’échange’’ », explicitent les deux responsables de Randgold, précisant que ceci n’entraine aucun flux financier ou un mouvement des capitaux d’un groupe vers un autre. Ils précisent en outre que cette fusion ne concerne pas Kibali Goldmines, société locale dans laquelle Randgold détient une part de manière indirecte. Ces parts, ajoutent-ils, représentent seulement 45% et n’induisent pas de changement de contrôle vu que cela ne représente pas la majorité du capital de la société. En effet, d’après les statuts de cette société basée dans le Haut-Uélé, Sokimo qui représente les intérêts de l’Etat congolais détient 10% des parts du capital social tandis que les 90% sont détenus par Kibali Jersey qui est une joint-venture paritaire entre AngloGold Ashanti et Randgold.
Réagissant ainsi au communiqué du Ministre des Mines Martin Kabwelulu de vendredi 28 septembre dernier exigeant au préalable l’aval du gouvernement congolais concernant cette fusion, Cyrille Mutombo et Roy Bondo, affirment que le Ministre ne pouvait que faire référence aux dispositions légales en la matière, chose qu’ils soutiennent. Ils divergent cependant dans leur analyse du fait que la fusion entre Randgold et Barrick n’entraine pas de changement de contrôle au niveau de Kibali Goldmines, et de ce fait les dispositions de l’article 276ter du Code minier tel qu’évoqué par patron des mines, ne s’applique pas à cette fusion.
D’après leur explication, l’article 276 quarter du Code minier est clair et définit le contrôle comme étant le droit de l’actionnaire de poser des actes tels que la nomination ou la révocation des organes de gestion. Partant du fait que Randgold détient indirectement 45% dans Kibali Goldmines, il ne dispose pas de la majorité et par conséquent il n’y a pas lieu de déduire de changement de contrôle puisque « l’aval préalable du Gouvernement congolais évoqué par le Ministre Kabwelulu est conditionné par le changement de contrôle de la société concernée. Dans le cas d’espèce, le contrôle de gestion n’a pas changé à Kibali Goldmines, moins encore ses associés et le personnel », précisent-ils en martelant qu’il n’y a aucun partenaire chinois dans la transaction entre Randgold Resources Limited et Barrick Gold Corporation.
Il sied de signaler qu’à la suite de la fusion de ces géants de la production aurifère, la valorisation de boursière de la nouvelle société est simplement la somme de ces deux entités, à savoir : Barrick en raison de 12 milliards USD et Randgold 6 milliards USD. Par contre la synergie qui s’en dégagera est énorme car Randgold a le mérite d’un management de très haute qualité dans l’industrie minière et « Si Barrick Gold Corporation a trouvé un avantage dans cette fusion c’est justement l’un des aspects à souligner. Il ne peut donc que résulter de cette fusion une efficacité opérationnelle du fait que Randgold prend les commandes du groupe avec Mark Bristow comme PDG de l’entité fusionnée. Une bonne nouvelle pour l’Afrique et chose dont nous devrions tous être fier », font savoir Cyrille Mutombo et Roy Bondo, affirmant qu’il n’y a rien d’irrégulier dans cette transaction.
Owandi.