Les élections crédibles le 23 décembre 2018 ou rien… ! Tel est l’intitulé du communiqué du Comité Laïc de Coordination (CLC), rendu public ce lundi 24 septembre à Kinshasa, 5 jours avant la tenue du grand meeting des leaders de l’opposition prévu le 29 septembre. Dans ce communiqué, l’on peut noter que, prenant acte du contenu des listes définitives publiées par la CENI le 19 septembre dernier, le CLC ne cache pourtant pas son inquiétude suite à l’exclusion du processus électoral d’un certain nombre d’acteurs politiques en qui une bonne partie de la population se reconnaît. Voilà pourquoi, dit le communiqué, après les 24 mois de glissement depuis la fin du dernier mandat du Président Kabila, le CLC met en garde toutes les parties prenantes à ce processus et alerte l’opinion tant nationale qu’internationale qu’il ne sera plus question de report des élections au-delà de la date du 23 décembre 2018, que ces élections auront lieu, à la date fixée sans la machine à voter, avec un fichier électoral nettoyé, fiable et sécurisé.
Cette position tranchée du CLC fait suite outre l’exclusion de certains acteurs politiques, mais aussi, à ce qu’il considère comme constat malheureux de la mise à l’écart de la Communauté Internationale, du Comité des experts internationaux et d’observateurs internationaux, ainsi que du refus de l’apport financier additionnel y compris l’appui logistique de la Monusco. La non prise en compte des Résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, le respect des libertés individuelles, la sécurité de tous les acteurs politiques, la liberté de circulation… sont là des griefs retenus par le CLC contre le pouvoir. Aussi, cette structure de l’Eglise catholique accuse la famille politique du Président Kabila de faire de ces élections sa chasse gardée, s’accaparant de toutes les ressources nationales et l’instrumentalisation des institutions de l’Etat au seul profit de son candidat accusé d’être déjà en campagne par ce même communiqué.
N’usant pas d’un langage belliciste, le CLC fait plutôt le constat qu’il est encore temps pour la CENI de rendre public les noms de près de 6 millions d’inscrits sans empreintes digitales et les isoler du fichier électoral ; d’assurer le nettoyage du fichier électoral par la mise à disposition préalable de l’ensemble des données de ce fichier, et son dépouillement de tous les cas indésirables, y compris celui des 498.345 enrôlés qui n’auront pas l’âge de voter, le 23 décembre 2018 ; d’abandonner définitivement le recours à la machine à voter non prévue par la loi et dans le calendrier électoral.
Pour baliser le chemin vers des élections crédibles dit le communiqué, le CLC va incessamment procéder au lancement d’une campagne nationale contre l’utilisation de la machine à voter et contre le fichier électoral corrompu, en mobilisant la population à Kinshasa, en provinces et dans la diaspora, avant d’appeler le peuple à d’autres actions pacifiques de revendication.
Nzakomba