Le communiqué officiel du ministre provincial de l’éducation, environnement et genre de la ville province de Kinshasa, à l’issu de la réunion du comité provincial de sécurité du mercredi 19 septembre dernier est strict : « La police est instruite pour interpeller tout individu affichant un comportement ou arborant une tenue attentatoire à la pudeur et aux bonnes mœurs… ». En effet, cette réunion qui a traité de la problématique de la délinquance juvénile et de dépravation des mœurs à travers le phénomène « UJANA », n’a jugé bon que de s’attaquer au comportement et à la tenue vestimentaire de certains individus (principalement jeunes filles mineures), instruisant ainsi la police d’interpeller toutes celles qui seront prises en faute.
Ces filles mineures prostituées, communément appelées « Ujana » sont interdites dans les débits de boissons, boîtes de nuit, hôtel ou tout autre lieu de tolérance. Pour marteler sa décision, le gouvernement provincial de Kinshasa menace : « les chroniqueurs, DJ ou autres chroniqueurs qui s’évertuent à faire l’apologie de cette pratique éhontée et amorale (NDLR : le phénomène Ujana) s’exposent à la rigueur de la loi ».
S’il est vrai que certaines mesures prises sont de bon aloi face à la dépravation des mœurs contrairement aux valeurs africaines, il reste tout de même une épine dans le pied du gouverneur André Kimbuta d’autant plus que la crainte des dérapages policiers est évidente. Etant donné que les policiers seront butés à deux problèmes majeurs. Primo, le fait de se promener sans soutien-gorge et mettre en exergue ses seins pointus ou encore de se promener sans slip sous un collant, caractéristique principale des Ujana, est-ce une infraction ? Secundo L’ « Ujanisme », selon la définition, étant une tranche comprise entre 16 et 23 ans, ne sera-t-il pas une atteinte aux libertés individuelles consacrées par la constitution lorsque les filles au-delà de 18 ans seront inquiétées ?
Sans aucunement l’intention d’encourager la débauche des filles Ujana ni la dépravation de mœurs par celles-ci, il y a lieu tout de même de craindre un lot des procès ou des ennuis judiciaires contre les policiers déployés à la traque de ces Ujana lorsqu’ils maltraiteront celles ayant plus de 18 ans, donc majeures. L’exhibitionnisme auquel se livre le général Sylvano Kasongo, patron provincial de la police dans la ville de Kinshasa, est dangereux sur le plan juridique, estiment certains juristes. On lui conseille beaucoup de prudence et tacts dans les opérations qu’il est déjà en train d’entreprendre dans différentes communes de Kinshasa.
Nzakomba