Le soutien déclaré tout haut, samedi 08 septembre dernier, par une centaine des professeurs au candidat du Front Commun pour le Congo (FCC) à la présidentielle de décembre prochain, a révolté beaucoup de ces « Maîtres penseurs lucides » n’ayant pas pris part à cette cérémonie. Surtout que le candidat FCC soutenu à la présidentielle a poliment rappelé à ceux qu’il a affectueusement appelés « mes maitres », le caractère apolitique des universités. En effet, Emmanuel Ramazani Shadary leur a dit : « …comme membre du corps scientifique, aujourd’hui candidat à l’élection présidentielle, je suis convaincu une fois de plus, qu’une université porteuse d’espoir doit demeurer une université totalement dépolitisée au profit de la science… », Et d’ajouter également que « les universitaires souvent éclairent les concitoyens, les ramènent vers la raison et non vers les sentiments ».
Ce recadrage a suscité une vive réaction parmi les professeurs « non-matolistes », « non-djaleloistes », non flatteurs. « Nulle part au monde, du moins dans une société des hommes normaux, les savants actifs se sont dépravés autant. Les hommes de science, lorsqu’ils sont actifs, sont toujours et déjà distants puisque méfiants et très critiques. Ils ne peuvent pas chanter à haute voix un soutien à priori et proposer à qui veut les entendre une quelconque disponibilité. Ils sont OCCUPÉS par la science activement et totalement. Lorsqu’ils déclarent être disponibles, cela signifie en réalité qu’ils veulent faire comprendre à la société qu’ils ne sont plus scientifiquement, activement et totalement occupés. Ils ne sont pas loin des orduriers inoccupés et donc inutiles ou plutôt inutilisables dans le monde scientifique. De ce fait, on peut se demander s’ils méritent encore d’être qualifiés PROFESSEURS. Que la honte les couvre et les emporte tous ! », déclare un jeune professeur de la Faculté de droit à l’Université de Kinshasa, qui a préféré garder l’anonymat.
D’après ce jeune professeur, les professeurs favorables au candidat FCC à la présidentielle prochaine auraient dû éviter d’affirmer soutenir quelqu’un sans savoir son programme qu’il n’a pas encore présenté. « En principe, le vrai universitaire actif vote le programme et non l’individu. Mais, certains vieillards s’accrochent aux individus sans avoir entendu ou lu ne-fusse que la première phrase du programme d’un candidat. Dans ces conditions, ils méritent d’être chassés de toutes les universités du monde. Honte à eux ! Bien dommage qu’un CT donne de manière ostentatoire une telle leçon aux ordinaires qu’il faille qualifier d’orduriers… », déclare-t-il révolté.
Une autre réaction révoltante est celle du professeur André Mbata. « Nous situant dans le cadre de la rationalité scientifique comme producteurs des connaissances et intellectuels organiques de notre peuple – et non de la médiocratie – notre objectif à nous a toujours été de magnifier les valeurs qui seules, élèvent une Nation. Il n’a jamais été et ne sera jamais celui d’aduler ou d’exprimer un « désir » ou une « passion éternelle pour un homme » comme on l’a vu hier samedi 8 septembre 2018 à Kinshasa. Nous avons assisté à une pièce théâtrale merveilleusement jouée par une coterie des « artisans de l’inanition de la Nation », des « thuriféraires », des « tambourinaires du pouvoir » et des « guignols scientifiques » déguisés en « universitaires » et conduits auprès du candidat du FCC à l’élection présidentielle par une poignée de « ménopausés intellectuels » que l’université occidentale avait déjà condamnés à la retraite au motif que l’on ne pouvait plus rien tirer d’eux scientifiquement, mais qui ont été curieusement « réemployés » comme professeurs au Congo », écrit-il dans les réseaux sociaux.
Ce constitutionnaliste estime que le « péril de la Nation » qu’il a toujours fustigé, est passé par l’Université. « Ces « déboussolés » peuvent être au nombre de 1000 ou 100.000 mais qu’ils portent nos toges ou pas et peu importe leur nombre et leur provenance, les « marionnettes d’universitaires » qui se sont exhibées à Kinshasa le samedi 8 septembre 2018 recevront de la Nation le fouet que seul Elie savait administrer aux (faux) prophètes de Baal et qui avait débouché sur leur propre inanition. Les générations futures raconteront avec le plus grand mépris l’histoire misérable de ces « universitaires ignorants”, de cette « déconfiture », de cette « forfaiture » ou de cette « délinquance » intellectuelle, de cette « faillite de la pensée”, de cette « trahison des clercs », de ces « intellectuels du gouvernement », de ces « professeurs du Rais » ou de cette « Elite décérébrée” qui aura sacrifiée la Nation pour sa passion du pouvoir, de l’or et de l’argent ! Certaines personnes qui étaient, que l’on croyait ou que les médias faisaient passer pour des « savants » en sont arrivées à pratiquer une « science du ventre » et sont passées maitres dans l’art de lécher les bottes des dictateurs, du Léviathan et a présent celles …, de son « dauphin” ! », se déchaine-t-il.
De tout ce qui précède, beaucoup d’analystes et d’observateurs estiment que la personne qui est sortie tête haute dans cette déconfiture universitaire, est Emmanuel Ramazani Shadary pour avoir rappelé le caractère apolitique des universités. D’aucuns souhaitent qu’il maintienne ainsi le cap et soit froid aux « matolistes » et « djalelistes » comme bien les appellent les Kinois. Professeurs d’université soient-ils.
Agnelo Agnade.