Il n’a pas en tout cas raté l’occasion d’inscrire son nom dans l’histoire de la RDC ! Non seulement que désormais l’arrêt rendu à son sujet figure dans les annales de la Cour Constitutionnelle, mais aussi cet arrêt est publié et conservé au Journal Officiel. Seulement, le rendu de son verdict a fait rire l’assistance venue, ce mardi 04 septembre, suivre les prononcés des arrêts dans les contentieux opposant la CENI aux candidats déclarés par elle, inéligibles à la présidentielle de décembre 2018. scooprdc.net ne se serait pas intéressé à ce cas de Sieur Mutalama Kayeye, n’eut été son aspect plaisantin et rigolo.
En effet, ce candidat atypique a, par la requête signé le 1er septembre dernier par lui-même et déposée à la même date au greffe de la Cour Constitutionnelle, Mutalama Kayeye à sollicité de la Cour de déclarer sa candidature à l’élection présidentielle recevable et d’ordonner à la CENI de la réceptionner. Belle demande ! Seulement, son aventure est tellement marrante qu’aucun individu sérieux ne peut se réserver d’éclater de rire. Tenez, Mutalama Kayeye raconte à la Cour qu’en date du 08 août dernier, jour de la clôture des dépôts des candidatures à la présidentielles et aux législatives nationales de décembre prochain, la note de perception établie par la DGRAD à son nom, contenait une erreur matérielle, inscrivant mal son numéro de carte d’électeur et portant ainsi une confusion sur son identité et la crédibilité de cette note de perception. D’après lui, cette erreur ne lui a pas permis de déposer la somme exigée à la banque. Aussi, prétend-il, lorsqu’il est rentré à la DGRAD, celle-ci avait déjà fermé ses bureaux. Ce qui a fait que la CENI n’a pas réceptionné son dossier, malgré son recours enfin d’obtenir la correction du document par la DGRAD. Voilà pourquoi il a introduit son recours devant la Cour pour que celle-ci demande à la CENI d’accepter sa candidature.
Mais qui est Mutalama Kayeye ?
Dans son dossier qui accompagne sa requête à la Cour Constitutionnelle, l’exceptionnel candidat à la présidentielle y a versé outre les formulaires remplis de la CENI, le titre de son mémoire défendu à l’Université de Kinshasa au cours de l’année académique 2008-2009 en vue de l’obtention du grade de licencié en Droit, et intitulé « l’acquisition de la nationalité en droit comparé ; la fiche de stage du 12 octobre 2010 de l’UNIKIN ; l’attestation de fin de service du 28 février 2013 à la Radio-Télé Groupe l’Avenir (RTGA) ; une copie de son diplôme d’Etat obtenu en 2001 en section Littéraire, option Latin-Philo ; une copie de sa carte d’électeur ; une copie de stage de la Faculté de Droit de l’UNIKIN du 28 juillet 2010 ; une copie de diplôme de spécialisation en marketing et management du Centre d’Action Communautaire et d’Education de masses délivré à Kinshasa le 15 mars 2013 ; une copie d’attestation de fin de stage du 31 août 2015 établie par la société Beltexco ; une copie du brevet de formation d’agriculteur indépendant de développement (AID), établi à Matadi le 07 mai 2016 par Agriculture Association of Development (AGAD) ; le certificat d’agriculteur lui délivré le 02 juin 2016 par l’AGAD ; le certificat de service établi le 26 février 2013 par le Centre Evangélique la Bannière ; la recommandation du diocèse de Matadi du 03 août 2011 ; le bulletin de 6ième littéraire délivré au Collège Mayele de Kisangani le 05 août 2000 ; l’acte notarié du 07 octobre 2017 délivré par le notaire de la ville de Matadi ; la demande d’organisation d’une conférence adressée au préfet de l’Institut Ramazani à Matadi le 19 janvier 2016 ; l’attestation de service du 15 juillet 2018 établi par une association sans but lucratif non autrement dénommée ; la lettre du 29 août 2012 lui adressée par le Centre Evangélique Francophone la Bannière ; la lettre lui adressée le 16 janvier 2013 par le député Apaka Tombila Frédéric et une carte de rendez-vous du Centre de transfusion sanguine de Kinshasa-Bandalungwa.
La Cour a déclaré ainsi la requête de Mutalama Kayeye n’est pas être de sa compétence.
Ginno Lungabu