Lors de son face-à-face du 22 août dernier à l’hôtel Memling de Kinshasa avec la presse, l’ancien premier ministre Samy Badibanga, alors candidat à la présidentielle du 23 décembre prochain, depuis rejeté par la CENI, avait, répondant à la question d’une journaliste sur sa prétendue double nationalité, interpellé le procureur général près la Cour de cassation d’aller plus loin sur cette question de nationalité. « Si cette question de nationalité était si cruciale, je proposerais que cela ne s’arrête pas aux documents administratifs, mais qu’on aille jusqu’au test d’ADN pour certifier qui est congolais et qui ne l’est pas. Puisque qu’il y en a qui ne sont devenus congolais qu’il y a quelques années et veulent faire à d’autres un procès sur la nationalité », avait-il lâché.
Par ces mots dignes de la langue de bois, Samy Badibanga se serait attiré la foudre du régime. Premier acte : sa candidature à la présidentielle est rejetée par la Commission Electorale Nationale Indépendante dont on accuse être à la solde du pouvoir en place, pour défaut de nationalité. Deuxième acte : il s’est vu retirer sa garde officielle lui affectée en sa qualité d’ancien premier ministre. Ce deuxième acte était couplé à celui de la saisie d’une partie de son charroi automobile sous prétexte qu’il serait mal acquis lors de son passage à la Primature. Ce qui pousse certains observateurs à se demander comment depuis tout ce temps que Badibanga avait quitté la Primature, les gros bras du pouvoir n’avaient rien fait, et qu’il fallait attendre ses récentes déclarations hostiles au régime, pour qu’ils s’y en souviennent !
L’on accuse l’élu de Mont Amba dans les milieux des services d’avoir visé le président de la République dont la majorité de l’opposition dénie la congolité. L’exigence de Samy Badibanga d’un test d’ADN devient un refrain, mieux un nouveau concept dans la politique pour tous les candidats de l’opposition recalés par la CENI pour défaut de nationalité. Ils estiment socialement injuste la décision de la Centrale Electorale colorée d’injonctions politiques. Mais ce qui semble s’apparenter à un règlement des comptes, n’augure guère un climat de cohésion et de concorde nationale, cheval de bataille du président Joseph Kabila, qui n’arrête pas de l’évoquer dans ses différentes allocutions et adresses à la nation.
D’où sur cette question de double nationalité, certains analystes estiment qu’elle devra être abordée avec lucidité en rapport avec la réalité du vécu. Car se maintenir à une disposition constitutionnelle difficile à appliquer sociologiquement, est une politique d’autruche.
Nzakomba