Adolphe Muzito : « la CENI est en train d’obéir à une vision politique ! »

L’ancien premier ministre qui a vu sa candidature à la présidentielle de décembre 2018 être rejetée par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), n’a pas gardé sa langue en poche. Devant la presse réunie, ce samedi 25 août à Kinshasa, Adolphe Muzito a fustigé la façon de faire de la CENI qu’il accuse d’obéir à une vision politique, celle de la Majorité au pouvoir. En effet, la Centrale électorale a rejeté sa candidature au motif  qu’il a un conflit d’intérêt avec le Parti Lumumbiste Unifié (PALU) qui conteste sa candidature. Et pour justifier sa décision de rejet, la CENI évoque l’article 15 de la loi électorale.

Selon les dispositions de cet article, un parti politique, un regroupement politique ou un candidat indépendant ne peut présenter qu’une seule liste ou une seule candidature, selon le cas, dans une circonscription électorale. « La présentation d’une liste par un regroupement politique s’effectue selon les règles suivantes : 1. Un parti ne peut se retrouver dans plus d’un regroupement politique ; 2. Un parti membre d’un regroupement politique ne peut présenter une liste de candidats dans une circonscription électorale dans laquelle le regroupement a présenté une liste », stipule cet article 15 de la loi électorale.

Mais, Adolphe Muzito qui s’en tient à cet article évoqué par la CENI pour le disqualifier, fait remarquer que téléguidée par le pouvoir en place, la Centrale électorale a perdu même l’intelligence d’analyse et d’interprétation correcte de la loi. « Antoine Gizenga s’est présenté sur la liste du PALU, moi je me suis présenté sur la liste de l’UREP. Est-ce les deux sont dans un même regroupement politique ? Non ! », se justifie Adolphe Muzito qui signale avoir d’ailleurs versé dans son dossier déposé à la CENI, sa lettre de prise d’acte de sa suspension du PALU et sa lettre de démission de ce parti.

Même alors, revient-il à la CENI de trancher les conflits au sein de partis politiques et les contentieux électoraux, s’interroge l’ancien premier ministre candidat président de la République qui estime que la CENI ne devrait que se limiter à la vérification de documents exigés dans le dossier et la conformité de l’article 10 de la loi électorale qui détermine les conditions d’éligibilité d’un candidat. « Si prétendu conflit il y a entre le PALU et moi, la CENI supposée saisie par mon ancien parti, ne devait que renvoyer ce prétendu conflit devant la Cour constitutionnelle. Mais puisque téléguidée, elle s’est substituée à cette haute cour pour nous écarter. Ce qui est une usurpation de pouvoir », déclare Adolphe Muzito. « Je ne baisse pas les bras, je dois utiliser tous les moyens de Droit pour recouvrer mes droits citoyens et civiques que la CENI se permet de bafouer allégrement », promet l’ancien sociétaire de PALU qui accuse ouvertement le président de la République sortant d’exceller dans la fragilisation et dislocation des partis politiques de l’opposition. « Si dans d’autres  partis il s’est attaqué aux membres inférieurs du corps, au PALU c’est la tête qu’il veut couper (NDLR : la direction du parti). Et certains hauts cadres de mon ancien parti sont malheureusement dans cette logique. Avec ce que la CENI vient de faire, je comprends qu’il a peur de moi. Et il sait pertinemment le pourquoi », conclut Adolphe Muzito.

Owandi.

  • Bendélé Ekweya té

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