Le président national du Front de Libération National du Congo (FLNC) est interpellé depuis jeudi 23 août au Département de Renseignements Militaires, ex-Demiap. D’après un proche du général Elie Kapend contacté ce vendredi par scooprdc.net, ce dernier à passé nuit au cachot de ce service d’intelligence militaire sans être auditionné. Raison : le colonel qui devait l’entendre ou l’auditionner était absent de son bureau. Un langage bien connu des initiés qui est en réalité un stratagème de l’ex-Demiap de le garder un peu longtemps avant de le verbaliser. En effet, cette interpellation du général des ex-Tigres qui ont combattu dans les rangs de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) qui a amené feu Laurent-Désiré Kabila au pouvoir en 1997, intervient après que ce dernier a donné un ultimatum de cinq jours au président Joseph Kabila de quitter le pouvoir et lui laisser la place pour qu’il dirige la transition.
Une menace qui a fait rire certains mais prise au sérieux par les services qui connaissent le vieux général. Ce dernier qui se considère depuis un certain temps président du Haut Conseil National de Transition, organe issu de la Conférence Nationale Souveraine qu’il a prétendue achever avec ses alliés en septembre 2017 à son QG de Joli Site (30Km à l’Ouest de la ville de Kinshasa), a toujours déclaré que l’AFDL doit récupérer son pouvoir qu’elle avait confiée momentanément au président Joseph Kabila. Le compagnon de Laurent-Désiré n’est pas à sa première déclaration hostile à l’endroit du président sortant Joseph Kabila dont il juge le bilan de 17 ans moins positif. Dans son article du 24 février dernier intitulé « Mise en garde sévère d’Elie Kapend Kanyimbu à Joseph Kabila : le FLNC fera la marche avec les armes en mains. Ce n’est pas une chose à cacher », scooprdc.net avait relayé les propos très durs et très sévères de l’ancien général des ex-gendarmes Katangais (Tigres) à l’endroit du président Joseph Kabila.
Ironisant à l’époque sur les marches des Chrétiens catholiques, Elie Kapend déclara : « en aucun jour le FLNC ne marchera avec des drapeaux pour faire partir quelqu’un. Le FLNC fera la marche avec les armes en mains. Ce n’est pas une chose à cacher. Nous, on marche avec les armes en main et on tire. Le FLNC ne fera jamais la marche mains libres pour faire rire les gens. Quand vient le FLNC, et les animaux et les oiseaux et les personnes, chacun cherche par où il doit se cacher. Mais on nous a pas encore demandé de tirer ».
Dans sa sortie médiatique de lundi 20 août dernier beaucoup relayée par TV5 Monde, Elie Kapend donnait jusqu’au dimanche 26 août l’ultimatum à Joseph Kabila de lui laisser le pouvoir. Mais avant que n’arrive sa date butoir, le voilà cueilli par le service de renseignements militaires. Le vieux général s’est laissé prendre sans résistance, apprend scooprdc.net de l’un de ses proches. « Il a demandé à ses hommes de ne pas intervenir pour éviter un bain de sang », confie la source du média en ligne. En effet, Joli Site qui est le QG d’Elie Kapend Kanyimbu est une sorte de campement où l’ancien compagnon de Mzée Laurent-Désiré Kabila est cantonné avec ses hommes estimés à plus de trois mille. Bien que démobilisés, beaucoup redoutent de leur capacité militaire susceptible de nuisance.
A l’ex-Demiap, Elie Kapend rejoint un autre compagnon de Kabila père, l’ancien général Sikatende, arrêté depuis une année.
Agnelo Agnade