Manifestations de la Lucha Kananga : le gouverneur Kambayi indexe la Monusco

Le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA/Kananga) a tenu son sit-in, jeudi 23 août devant le Gouvernorat du Kasaï central pour exiger le départ du gouverneur Denis Kambayi pour mauvaise gestion de la province. Manifestation que ce dernier a tolérée et autorisée. Comme argument, les militants de la LUCHA se cachent derrière les promesses non tenues, notamment l’éradication des érosions dans la ville, pour fonder leur action. Visiblement en démocrate outillé, Kambayi a, sur place à l’esplanade du Gouvernorat, écouté les préoccupations de ses détracteurs avant de récupérer un panneau tenu et le remettre à un député provincial, curieusement présent à la manifestation. « J’ai reçu tout le monde, que ce soit l’Opposition, la Majorité présidentielle, la Société civile pour une gestion à livre ouvert. Qu’est-ce qui pouvait m’empêcher de recevoir mes jeunes frères ? », s’est interrogé Denis Kambayi aux micros et devant les caméras de la presse.

« J’ai vu une main invisible derrière »…

Malgré son comportement affiché de gentleman, Denis Kambayi s’est, en termes d’initié, attaqué publiquement à la Mission de Nations-Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO) qui, à l’entendre, manipule ces jeunes de la LUCHA. « J’ai reçu madame Daniella de la MONUSCO et je lui ai dit ceci : vous faites votre travail c’est bien, mais il ne faut pas me faire dire ce qui se disait à l’Est « Non Kunda, non Job »; c’est-à-dire, vouloir justifier l’existence de la structure par rapport à l’insécurité. Il n’y a plus ce que vous pensez là ici ! », a déclaré le gouverneur du Kasaï central. Et de poursuivre : « la paix que nous cherchons, eux n’en veulent pas du tout parce que leur existence ne sera pas justifiée ».

Madame Daniella citée, est de la section des Affaires politiques de la MONUSCO/Kananga. Elle aurait, à en croire le gouverneur qui cite ses sources, accompagné les militants membres de la LUCHA à la Mairie où elle aurait même recommandé au maire d’autoriser le sit-in  au nom de la démocratie. « Je connais les joueurs et leur jeu. Je suis tellement professionnel pour comprendre la manipulation de ce qui se passe. Il y a des gens qui ne peuvent pas aimer la paix que nous sommes en train d’instaurer ici au Kasaï central. Tout ce que moi j’ai compris, qu’il y a des gens qui ont échoué ailleurs et qui veulent l’expérimenter à Kananga et qu’ils vont continuer à échouer parce qu’ici à Kananga nous avons déjà fait le pacte Katubengele (NDLR : pacte fait au Lac Munkamba le 30 juin dernier) », déclare Denis Kambayi.

Peu avant le sit-in tenu à 10 heures locales, un autre groupe de jeunes conduit Par Norbert Dibelayi, ancien porte-parole suspendu de la LUCHA et un certain Donat Muanza Kashiba présenté comme coordonateur du mouvement citoyen « Maintenant ou Jamais », a marché sur la ville jusque devant le QG de la MONUSCO, scandant des propos hostiles à la Mission onusienne qu’il accuse de manipuler la LUCHA. Désormais, il y a deux LUCHA à Kananga. Qui dit mieux !

Van Frédéric Tshilanda

  • Bendélé Ekweya té

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