Dans une déclaration rendue publique, ce lundi 13 août, les parents d’élèves de l’école internationale SAFAK, située non loin du Palais de la Justice à Kinshasa-Gombe, accusent le ministre de l’Enseignement primaire et secondaire, d’expropriation de cette école en faveur d’une fondation turque dénommée MAARIF. Gaston Musemena, d’après la déclaration aurait signé des accords avec cette fondation et interdit aux responsables de l’école SAFAK de procéder aux inscriptions pour l’année scolaire 2018-2019.
Les parents d’élèves de SAFAK qui protestent contre cette démarche soutiennent que cette école appartient à une ONG de droit congolais dénommée AUBE, construite avec leur effort financier. Etant un bien privé, ils ne voient aucune voie de droit qui permette au ministre de procéder à une cession de bien privé à une organisation tierce sans l’accord du propriétaire. « Considérant que cette manœuvre intervient à deux semaines de la rentrée scolaire 2018-2019, nous parents d’élèves, n’acceptons pas de perturber et d’hypothéquer le cursus de nos enfants pour qui nous avons tant investi dans cette école. Par conséquent, nous refusons fermement cette tentative de confiscation de l’école dont le changement brusque de gestion et de propriétaire, a un impact négatif immédiat sur la formation de nos enfants et de leur cursus. Nous demandons à monsieur le ministre de l’EPSP qui est aussi parent comme nous, de bien vouloir inviter la Fondation MAARIF à créer d’autres écoles à travers le pays, étant donné que notre pays est vaste et a besoin des écoles», peut-on lire dans cette déclaration.
Interrogé à ce sujet, le ministre Gaston Musemena, par l’entremise de son chargé de communication, déclare exécuter l’ordre de sa hiérarchie. « C’est une décision du gouvernement prise au conseil des ministres », fait-on savoir au ministère de l’EPSP. En d’autres termes, Gaston Musemena n’est qu’un exécuteur et non décideur.
Les non-dits de l’expropriation…
Lorsque les éléphants se battent, c’est l’herbe qui en pâtit, dit un adage africain. Ce qui fait dire les parents dans leur déclaration : « le problème politique turc ne devrait pas s’inviter dans notre pays, la RDC, au nom de la souveraineté reconnu à chaque Etat ». En effet, d’après les investigations de scooprdc.net, c’est le conflit entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et son opposant farouche, Fethullah Gülen, qui prend racines en RDC. Ce dernier, multimilliardaire qui s’est exilé aux Etats-Unis a financé beaucoup d’actions philanthropiques et autres projets sociaux à travers le monde, dont l’école SAFAK. Le président turc aurait compris que son adversaire est devenu puissamment ancré sur le plan international et lui fait ombrage. Ainsi, conditionne-t-il toute aide ou assistance à un pays ami par la dépossession de toute œuvre qui porte l’empreinte de son adversaire en faveur de la Fondation MAARIF qui n’est autre qu’une structure financée par le gouvernement turc, du genre USAID aux USA ou DFID en Grande-Bretagne.
La démarche de Recep Tayyip Erdogan n’a bien marché qu’en Afrique. Aucun pays d’Europe n’a cédé à sa pression. Le Sénégal, le Congo-Brazza, le Soudan par exemple, ont déjà cédé aux caprices du Turc. La RDC leur emboîte les pas. Seulement apprend scooprdc.net, l’expérience sénégalaise n’a pas bien tourné. La Fondation MAARIF n’est pas capable de financer l’école ravie comme le faisait l’ONG soutenue par l’imam Fethullah Gülen et cette école est presque fermée. Voilà qui justifie la crainte des parents d’élèves de SAFAK qui invitent le président de la République, le Premier ministre, les présidents de deux chambres du Parlement, l’ANAPECO, les ONG de droits de l’homme et celles de droits des enfants à accompagner leur action en vue de sauver la formation de plus de cinq cent cinquante écoliers congolais en péril.
Owandi.