Simon de Cyrène : l’africain porte-malheur ?

Selon les eschatologues, une voix se fit entendre dans les cieux, voix du Maître de l’Univers, désireux de trouver un digne serviteur à qui confier l’œuvre de la rédemption : « Qui est digne d’ouvrir le rouleau et d’en rompre les sept sceaux ? ». Les écritures rapportent qu’il y eut un silence absolu dans les cieux, sur la terre et sous la terre pendant une demi-heure ; jusqu’à ce que le Lion de la tribu de Juda se déclarât digne. La tribu de Juda porta alors l’insigne honneur d’être celle sur laquelle le Maître de l’Univers jeta son dévolu pour l’accomplissement de son plan de rédemption. Le Lion prit corps humain en Christ Jésus. Sa mission consistait à porter les péchés, les souffrances et les malheurs de l’Humanité afin de rapprocher celle-ci du Créateur. Ce fardeau, Christ le porta sous le symbolisme de la croix. Jusque là, tout marche parfaitement.

L’intrus

Mais voilà qu’un homme s’immisce dans le plan de rédemption et accomplit sans en être digne une partie de l’œuvre salvatrice. Cet intrus, c’est Simon, originaire de Cyrène, en Lybie. Donc un Africain. Il porta la croix du Christ sur une bonne distance vers Golgotha. Et aux eschatologues de se demander si la conséquence de ce port (ou transport), par un indigne, des péchés, souffrances et malheurs de l’humanité n’est pas la situation calamiteuse dont souffrent  actuellement les tribus de Cyrène (appelons ainsi l’Afrique). L’Afrique doit payer le lourd tribut des manigances occidentales : elle sert de champ de batailles et de marché d’armes, de poubelle économique et de terre d’exploitation minière. Pendant ce temps, ces populations croupissent dans la misère (leur partie du chemin de la croix !).

Un intrus forcé à l’intrusion

Simon de Cyrène s’était-il chargé volontiers et indignement de la croix du Christ ? La réponse est non. Des mains le lui avaient forcé. Les écritures précisent : « Or comme ils l’emmenaient, ils se saisirent d’un certain Simon, originaire de Cyrène, qui revenait de la campagne, et ils placèrent sur lui la croix de Jésus (Luc 23 : 26 ; Marc 15 : 21). ‘’Ils’’, les impérialistes romains, devenus aujourd’hui impérialistes tout court, ont forcé la main à notre frère. De la même manière qu’ils continuent à la forcer aux autres fils indignes d’Afrique pour obtenir leurs intérêts et plonger les peuples africains dans la misère. Mais pour combien de temps encore ? Simon de Cyrène n’a pas porté la croix sur tout le tronçon ; mais plutôt sur une partie de celui-ci.

Il est donc évident que le Maître de l’Univers pourrait un jour se souvenir de cet homme de Cyrène, qui a joué un rôle dans son plan de rédemption. Ce jour-là, L’Afrique sera affranchie de tout impérialisme. Et ce jour approche.

                                                                                                                                                                Ngababa

  • Bendélé Ekweya té

À ne pas rater

À la une