Pendant que les états-majors des partis et regroupements politiques, notamment du FCC, d’Ensemble et du MLC et alliés s’adonnent au marketing politique et pré-campagne électorale de leurs leaders, l’Institut de Recherches en Droits Humains (IRDH) vient de leur couper l’herbe sous les pieds. D’après l’analyse des critiques constitutionnels à remplir par un candidat présidentiable, l’IRDH révèle que le président de la république sortant Joseph Kabila, le chairman du MLC, Jean-Pierre Bemba, et le président d’Ensemble pour le Changement, Moise Katumbi, sont inéligibles. C’est une révélation-alerte en cette période où la centrale électorale enregistre déjà les candidatures à la présidentielle et à la députation nationale pour les élections du 23 décembre 2018.
Selon l’analyse de l’IRDH, Joseph Kabila est frappé par l’article 70 de la Constitution qui stipule : « est inéligible, le président de la République qui a déjà renouvelé son mandat de cinq ans, une seule fois ». Et à l’IRDH d’enfoncer le clou en s’appuyant sur l’article 220 de la Constitution : « ce nombre et cette durée des mandats, ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle ». De ce point de vue, les Congolais doivent attendre du FCC-MP, un candidat autre que Joseph Kabila. Cela est possible d’autant plus que ce dernier ne fait que répéter qu’il respectera la Constitution sur toute sa ligne.
Si Joseph Kabila traine une corde constitutionnelle au coup, Jean-Pierre Bemba et Moise Katumbi, tombent, estime les experts sous le coup de l’une des dispositions de l’article 10 de la nouvelle loi électorale ainsi libellé : « ne sont pas non plus éligibles, les personnes privées de leurs droits civils et politiques par décision judiciaire irrévocable ». S’agissant de Jean-Pierre Bemba déjà choisi par le Congrès de son parti, l’IRDH rappelle que cet ancien vice-président de la république, bien qu’acquitté dans l’affaire des crimes contre l’humanité commis en RCA, est cependant condamné dans celle de subornation de témoins ; condamnation qui a été même confirmée par le juge d’appel de la Cour Pénale Internationale (CPI).
Quant à Moïse Katumbi, la condamnation du Tribunal de Paix de Lubumbashi/Kamalondo le colle encore au dos. Néanmoins, il a encore une chance de s’en sortir si et seulement si son appel devant le Tribunal de Grande Instance de Lubumbashi annulait avant le dépôt de sa candidature, la décision du premier juge. Ce qui n’est pas évident au regard de tous les ennuis politiques appuyés par un téléguidage judiciaire.
Face à cette analyse, tout observateur bien lucide estime que si le camp présidentiel dont le rappel de l’inconstitutionnalité du troisième mandat a été fait à plusieurs reprises, est conscient de cette réalité et prêt à présenter un candidat autre que Joseph Kabila, du côté MLC et alliés tout comme de l’Ensemble pour le Changement, le candidat-rechange ne semble pas être à l’ordre du jour. Les lieutenants de Moïse Katumbi Chapwe, que ce soit de l’AR, du G7 ou de l’AMK, ont toujours répété qu’il n’y a pas de plan B en ce qui concerne la candidature à la présidentielle prochaine : c’est Moïse Katumbi et toujours lui Moïse Katumbi. Même crédo au MLC où le chairman est incontournable. Ne seraient-ils pas pris au dépourvus ? Pendant ce temps, dans le camp FCC-MP, c’est des prières et maraboutages chez les prétendus candidats dauphins.
Ginno Lungabu.