Kasaï Central : à bâton rompu avec Denis Kambayi !

A la tête de la province du Kasaï central depuis plus de six mois, le gouverneur Denis Kambayi Cimbumbu a accordé, lundi 23 juillet, une interview exclusive à scooprdc.net. De l’insécurité des hommes à mains armées et des érosions dans la ville de Kananga, de l’unité et du développement de la province, tout a été passé au peigne fin. « Il faut constituer un nouveau leadership provincial. Seul, Kambayi ne peut combattre les érosions. L’Opposition radicale, mieux l’UDPS, est mieux installée au Kasaï central qu’au Kasaï Oriental », reconnaît l’interlocuteur de scooprdc.net

Parlant de l’insécurité qui sévit ces derniers temps dans la ville de Kananga et perpétrée par les hommes en armes, l’ancien ministre des sports au gouvernement Matata affirme que sa province est victime de sa bonne foi.  « Nous avons reçu plusieurs délégations des organisations de droits humains, la Monusco, la Croix-Rouge et même le ministère de droits humains, etc. Après avoir discuté avec ces délégations, et vu l’état de la prison central de Kananga, il avait été décidé de la libération de certains prisonniers. Mais dommage que 70% de cas de bandits appréhendés aujourd’hui sont des récidivistes constitués des anciens miliciens, des militaires et policiers déserteurs qui ont été relâchés de la prison ». Denis Kambayi évoque la pauvreté comme facteur de l’insécurité. « Imaginez que l’on fasse l’incursion dans une maison d’autrui avec des armes seulement pour ravir des téléphones ou télévisions ! », s’exclame-t-il. Toutefois, le Gouverneur déclare qu’avec son arme secrète qui est le dialogue, il ne baissera pas les bras. « Sans le dialogue, avec le tableau sombre que présente la province du Kasaï Central, les tensions dans la communauté voire la pauvreté auraient eu déjà raison de nous. Mais hélas ! », se réconforte-t-il.   

« …Seul face aux érosions, je ne peux rien faire… »

Quant aux érosions, 43 têtes menacent la ville de Kananga et risquent de la faire disparaitre de la carte de la RDC si l’on n’y prend garde. De ces monstres béants, deux sont plus inquiétants : le premier avance vers la Prison centrale à Kamayi tandis que le second risque de couper les avenues Macar et Lulua en deux. « Les moyens financiers de la province sont maigres et ne peuvent pas faire face à toutes ces érosions. J’en ai discuté avec le ministre national des ITPR, Thomas Luhaka. L’intervention du gouvernement central est très impérative. Seul face à ces érosions, je ne peux rien faire », avoue Denis Kambayi qui compte vivement sur l’apport du Gouvernement Tshibala. « Imaginez que la Prison centrale soit engloutie par le ravin, où mettrons-nous toutes les personnes en conflit avec la loi ? Je suis à Kinshasa pour entre autres plaider ce dossier qui doit attirer l’attention du premier ministre Bruno Tshibala », confie-t-il à scooprdc.net

Plaidoyer pour un leadership provincial…

Dans sa configuration actuelle après le découpage territorial, le Kasaï central se retrouve parmi les provinces pauvres du pays, quasiment sans financement propre, où l’outil de production est inexistant. Conscient des défis qu’il y a à relever, le numéro un de cette province fait un diagnostic culturel, économique, politique, social et sécuritaire de son Kasaï Central affirmant que la situation de sa province nécessite la construction d’un nouveau leadership provincial. « Avec la nouvelle configuration, les Lulua doivent se trouver un nouveau leadership. Celui qui devait le faire est déjà décédé, le grand chef Kalamba Muana Ngala ».

D’après Denis Kambayi, la non exécution de recommandation de la conférence sur la paix tenue à Kananga, n’arrange pas la situation de la paix, de lutte contre la pauvreté et par conséquent freine le développement de la province.  « Regarder d’abord l’intérêt du Kasaï Central, sans tenir compte de clivages politiques, c’est notre leitmotiv », déclare le président du Grand Kasaï qui plaide pour l’unité des communautés de la province. « Il est vrai que l’opposition, mieux l’UDPS est mieux installée au Kasaï occidental démembré qu’au Kasaï oriental. Pour preuve, Kapuku, Kabasubabo, Kande 1, Kande 2, ont sauté. Maintenant les flèches sont dirigées contre moi. Mais à Mbuji-Mayi, Ngoyi Kasanji est là depuis 2007. Finalement je me dis que la déstabilisation de ma province justifie que l’opposition radicale est plus installée au Kasaï Central qu’au Kasaï Oriental. Mais faisons de sorte que nos egos et notre égoïsme politique ne pénalisent pas notre province et n’impactent pas sur son développement », interpelle Denis Kambayi les acteurs politiques de sa province

Nzakomba et Agnelo Agnade

  • Bendélé Ekweya té

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