Cette fois-ci leur sale coup n’a pas réussi. Comme qui dirait, chaque jour n’est pas dimanche. Habitués depuis l’époque de la grande province de l’Equateur à rançonner les gouverneurs sous la rubrique des « invisibles », les députés de la Mongala en ont eu pour leur compte : le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur et de la sécurité a suspendu depuis le 13 juillet dernier, toutes les activités de l’organe délibérant de cette province. Mesure conservatoire, motive Henri Mova Sakani, pour mettre fin aux agitations.
En effet, pour avoir refusé catégoriquement de dealer et leur octroyer des « invisibles », au détriment de la province, le gouverneur Louis Mbonga Magalu est victime depuis le 13 juillet dernier d’une motion de défiance et est traduit devant la Cour de cassation pour dilapidation des fonds de la province et de n’avoir réalisé aucun projet du plan d’action de son gouvernement. Accusation farfelue dictée par des intérêts égoïstes de ces députés, selon les proches du VPM. Les hommes-orchestres de cette machination, les députés Jeff Paka, Ngani, Yele et Madua.
D’après la source de scooprdc.net, c’est dans la semaine du 1er juillet que ces députés se sont réunis après que le numéro 1 de cette province leur refusât des libéralités en termes d’invisibles (Ndlr : selon les informations parvenues à scooprdc.net, cette pratique de soudoyer les députés provinciaux a élu domicile dans toutes les assemblées provinciales pour garantir aux gouverneurs une longévité, même si sa gestion est calamiteuse). Habitués à ces pratiques depuis 2006, ces députés se sont sentis vexés par ce refus courageux à juste titre de ce gouverneur de les graisser les pattes, et ont décidé de le couler rapidement par tous les moyens. Voilà ce qui a justifié leur motion.
Malheureusement pour eux, ils n’ont pas le soutien de Kinshasa comme autre fois. Pendant leur messe noire, ils ont été avertis par le patron de l’Intérieur que l’heure n’était pas à la déstabilisation des gouvernements provinciaux à l’approche des élections. Ce que Mova n’a pas compris c’est le fait que parmi les meneurs, Jeff Paka, du même parti que le gouverneur visé : l’AFDC. Les « maîtres chanteurs » voulaient profiter des secousses au sein de ce parti, qui feraient de Modeste Bahati bête noire dans la Majorité présidentielle, pour couler son gouverneur dans la Mongala. Jeu auquel Henri Mova n’a pas accordé crédit. Un député anti-motion qui s’est confié à scooprdc.net s’indigne en ces termes : « Il est dommage de constater que parmi ces députés « motionnaires » et qui par leurs irresponsabilités sont entrain de tuer leur propre province, l’on retrouve de cadres universitaires, des anciens séminaristes et enseignants du genre Jeff Paka Motumbe, Ngani, Yele, Madua, Motingea, Manzela et serge Mokako le fils du député Vincent Mokako ».
Par un entêtement injustifié, pourtant qu’on leur a évoqué le cas des autres assemblées fermées comme celles du Kongo central, la Lomami et le Tanganyika, les députés de la Mongala ont osé secouer la ruche à abeilles. Conséquence : ils sont chiquenaudés et envoyés au chômage. Que reste-t-il encore de moralité et d’honneur dans ces députés provinciaux qui, tout au long de leur longue législature, n’ont aucun bilan positif à présenter à la population de la Mongala, si ce n’est que des conflits, trahisons, cupidités et enrichissement illicite ! « Quand l’estomac prend la place du cerveau, on développe une forte capacité de résistance face à la honte », avait tweeté l’un des proches du ministre Papy Niongo, fustigeant la cupidité développée par les intellectuels congolais.
Avec un potentiel agricole hors norme, traversée par le fleuve Congo et la rivière qui porte son nom, tous navigables, la province de la Mongala figure néanmoins parmi les provinces les plus pauvres de la république à cause des turpitudes de leurs élus tant au niveau national que provincial. Triste réalité !
Nzakomba