Loi portant statut des anciens présidents : Aubin Minaku sous fortes pressions !

Les députés nationaux ont débuté, lundi 16 juillet, l’examen du rapport de la commission politique administrative et juridique relatif à la proposition de loi portant statut des anciens présidents de la République élus. C’était une plénière tout à fait particulière où, non seulement les députés de la Majorité présidentielle ont rallié la position de ceux de l’opposition, mais surtout où l’on a vu le président de l’Assemblée nationale agité, l’oreille partagée entre le téléphone et l’assistance en face de lui.

Contrairement à l’option levée par le Sénat de ne limiter cette loi qu’aux seuls anciens présidents de la République élus, la Commission PAJ de l’Assemblée Nationale a élargi les avantages aux chefs des corps constitués. Raccordement frauduleux farouchement contesté par les députés de l’Opposition ainsi que certains de la majorité présidentielle. Imaginez que Théophile Mbemba qui demande très rarement la parole, l’ait fait pour fustiger, lui qui est de la Majorité, cet élargissement qu’il a qualifié sans mâcher les mots d’« injuste » ! Le député Henri-Thomas Lokondo, aussi de la Majorité parle lui d’une « abomination juridique »

Ceux de la Majorité présidentielle qui soutiennent l’élargissement des avantages aux chefs des corps constitués évoquent comme raison la consolidation de la paix et la facilitation de l’alternance. Ce que les contestateurs considèrent comme une prime mal attribuée aux individus non appropriés. Si Henri-Thomas Lokondo est assimilé aux opposants, ce n’est pas le cas avec un cacique de la Majorité Présidentielle de la trempe de Théophile Mbemba. Ancien gouverneur de la ville de Kinshasa, ancien directeur de cabinet de Joseph Kabila, ancien ministre de l’Intérieur, ancien ministre de l’Esu, ce professeur d’Université voit très mal que les privilèges dus à un ancien président soient aussi accordés à des personnalités comme les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, à l’administrateur général de l’ANR ou encore au Directeur général de la DGM et autres officiers supérieurs tant militaires que policiers.

Pendant la discussion, Aubin Minaku a dû pendant un moment abandonner la plénière pour aller répondre à un appel téléphonique téléguidant. Les sources de scooprdc.net dans son entourage confirment qu’il recevait la pression sous forme de menace de la part du patron de l’ANR qui tient coûte que coûte que cette disposition d’élargissement passe, étant lui-même concerné par ces avantages. On a lu sur le visage du président de l’Assemblée nationale l’incapacité de gérer ses émotions. Difficile de croire qu’on est en face de la deuxième personnalité du pays, tant sa figure ne savait couvrir sa peur. Au lieu de soumettre ce rapport au vote comme l’exigent les us et coutumes parlementaires, Aubin Minaku s’est abstenu et a préféré accorder 24 heures à la Commission PAJ pour répondre aux questions des députés avant de procéder au vote, ce, en dépit du fait que les élus du peuple revendiquaient un vote immédiat. Qu’est ce qui se cache derrière ce nouveau délai accordé au député par le président de l’assemblée nationale ?

Visiblement, Aubin Minaku aura donc beaucoup de difficultés pour faire passer cette loi sans y mettre encore plus de pression sur les députés de la MP, mais aussi de l’argent pour corrompre les consciences. Malheureusement, même ceux de la MP qui passent pour soutenir cette loi, ne sont pas eux-mêmes convaincus par leur argument et ne prennent la parole que pour faire des beaux yeux au chef.  Tout va donc se jouer cet après-midi de mardi au Palais du peuple.

Owandi

  • Bendélé Ekweya té

À ne pas rater

À la une