Lorsque le fils de l’ancien RCD devenu plus tard MP, Christian Kambinga, paix à son âme, annonça la création du centre dans le microcosme politique congolais, aucun congolais sérieux n’a cru à cet aventurisme politique que beaucoup ont qualifié de mauvais goût. Surtout qu’il s’est associé, non seulement à l’ancien président de la CENI, Daniel Ngoy Mulunda, dont les souvenirs du passage à la centrale électorale donnent des convulsions, mais également à l’ancien vice-gouverneur de l’ex-Province Orientale, Joseph Bangakya, reproché d’instabilité politique. Comme dans un bal des chauves, il a suffi peu de temps pour démasquer les faux chauves. L’adhésion du Centre, mardi 03 juillet, au Front Commun pour le Congo (FCC), plateforme électorale dont le président sortant Joseph Kabila est l’autorité morale, a mis tout à nu. Il est question seulement de remplacer le C par le V du mot centre pour tout résumer la démarche de l’ancien jeune MLC Kambinga.
Déjà à l’époque, dans le lot des réserves générales émises, figurait celle des Amis de Mamadou Ndala (Amanda) qui dénonçaient le faux centrisme du trio Kambinga-Mulunda-Bangakya. Malgré le rabâchement de ces trois acteurs aux oreilles de qui veut les entendre qu’ils sont ni de la majorité présidentielle (MP) ni de l’opposition dans son ensemble, les Amanda les ont considéré comme un conglomérat, pour emprunter le mot à Mzée Laurent-Désiré Kabila, des aventuriers. Ces jeunes qui immortalisent le colonel Mamadou Ndala, tombeur de la rébellion du Mouvement du 23 Mars (M23), tué à Beni dans des circonstances floues et qui se veulent un groupe d’action et de pression patriotique, n’avaient pas mâché les mots pour qualifier le centrisme du trio Mulunda-Kambinga-Bangakya d’un piège de la nouvelle branche de la propagande kabiliste.
C’est en début septembre 2017 que ces jeunes Amanda très clairvoyants, avaient traité le trio Kambinga-Mulunda-Bangakya d’un conglomérat des opportunistes dont le but est de distraire le peuple congolais afin d’élargir le cercle des adaptes de « wumela » tout en présentant un visage de fausse neutralité. Dressant le profil de chacun de ce trio, les Amanda présentaient Daniel Ngoy Mulunda comme oncle paternel du président Joseph Kabila. Ancien président décrié de la CENI, ils l’ont considéré et continuent à le considérer comme auteur de la pire escroquerie électorale de l’histoire de la RDC. Allusion faite aux élections de 2011. Comment peut-il se prévaloir du centre, lui qui avait et a toujours un penchant vers un camp ?
Quant à Germain Kambinga, il avait réussi à infiltrer le MLC où il était devenu même porte-parole et s’est fait élire député national grâce à l’aura de Jean-Pierre Bemba. Célèbre au Palais du Peuple mais s’est fait prendre la main dans le sac dans le monnayage d’une motion contre le ministre de mines, Martin Kabwelulu. Contre la volonté de Jean-Pierre Bemba, il avait réjoint le Gouvernement Matata dans lequel il va se distinguer par les combinaisons financières obscures avec le Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI), notamment avec sa campagne « made in Congo » ou « consommons congolais » qui du reste n’a produit aucun effet. Il truande les indo-pakistano-libanais avec cette opération et se tape une petite fortune. Allié de Thomas Luhaka, il quitte ce dernier pour créer son propre parti « Egalité » qu’il présente faussement comme centriste alors qu’il a le dos complètement tourné vers l’opposition et le regard vers la MP.
S’agissant de Joseph Bangakya, ancien cadre du RDC-KML de Mbusa Nyamwisi qu’il quitte en 2009 après une démission et fuite en avant de son poste de vice-gouverneur de l’ex-Province Orientale pour échapper à la motion de défiance dirigée contre lui par les députés provinciaux qui lui reprochaient le détournement des centaines de milliers de dollars américains en faveur de son ONG, Bangakya parvient à séduire lorsqu’il rentre à Kinshasa, le gouverneur de l’Equateur Jean-Claude Baende qui lui confie la direction de son parti, Alliance des Démocrates Humanistes (ADH). Bangakya tourne le dos à Baende lorsque ce dernier est limogé par le président de la République. Et pour amadouer le président de la république, « Nouvelle Energie » réjoint « Kabila Désir » créé par Kinkiey Mulumba dans le seul but de faire l’idolâtrie. Il siégera même au comité politique de la MP jusqu’à devenir directeur de cabinet adjoint d’Olivier Kamitatu, alors ministre du Plan. Ce dernier le virera pour indécence. Créant son propre parti qu’il dénomme « Nouveaux Républicains pour la Justice » (NJR), Nouvelle Energie tente de s’approcher du Rassemblement dont Olivier Kamitatu devenu son beau-père est membre. Son foyer avec la fille du porte-parole et directeur de cabinet de Moïse Katumbi connaîtrait déjà des secousses. Au Rassemblement, on se méfia de lui. Se positionnant aujourd’hui comme porte-étendard du Centre, Nouvelle Energie peine à se renouveler, tous les panneaux solaires politiques étant foutus. D’où son retour aux vieilles amours avec le Raïs.
Agnelo Agnade