Les agents et fonctionnaires de l’Institut Supérieur des Techniques Médicales de Ndekesha, Mission Catholique située à près de 120 km de Kananga dans le territoire de Kazumba, dénoncent ce qu’ils qualifient de « gestion peu orthodoxe » de cette institution publique dont la direction est confiée à Donatien Balekelayi, alias Balex. Ils reprochent également le népotisme. Ces agents et fonctionnaires de l’ISTM/Ndekesha l’ont fait savoir à travers un mémorandum adressé, jeudi 28 juin dernier, au gouverneur de province du Kasaï central, Denis Kambayi.
Dans ce document de deux pages, les 16 agents signataires évoquent plusieurs griefs à charge du Chef de Travaux Donatien Balekelayi notamment les retenues non justifiées sur leurs salaires, les recrutements sur base de relations familiales et d’absence très prolongée sur place à Ndekesha. « Depuis que l’institution existe en 2008, on coupe à chaque agent 15.000FC et on exige à chaque étudiant 20 dollars américains par an pour la construction, mais notre institution est sans adresse, aucun bâtiment moderne pour les étudiants ni un local pour les administratifs. Le recrutement se fait sur base de l’appartenance familiale et clanique, les gens qui travaillent pour le bon fonctionnement de l’institution ne se retrouvent pas, certains totalisent 5, 6 voire 8 ans et ne sont jamais payés. Or, sur les listings, il y a les noms de ses parentés qui ont droit à l’argent pendant qu’ils ne sont pas sur terrain », s’alarme Martin Muamba Ntambue, président de l’Association des Elites ressortissants de Kazumba (AERKA).
En réaction, l’incriminé qui ne rejette pas totalement les faits, tente d’assumer les incriminations et de se justifier. « Au jour d’aujourd’hui, les établissements ne fonctionnent que grâce aux frais payés par les étudiants. C’est comme ça que dans cette organisation interne, nous nous sommes convenus avec les agents, pour nous permettre d’exister entant qu’institution, parce qu’il faut quand même avoir la bibliothèque, il faut quand même avoir les immobiliers, en même temps parvenir à construire le bâtiment, que chacun fasse des sacrifices. C’est comme ça qu’en toute conscience le personnel a accepté que nous puissions défalquer une somme sur le salaire de chacun. Ainsi, nous prenons du personnel scientifique, des assistants 15.000FC et pour le personnel administratif, c’est 10.000FC », avoue Donatien Balekay. Et de poursuivre : « Nous ne le faisions pas avant parce qu’ils n’étaient pas payés. Je vous informe qu’il y a quelques mois qu’on a bancarisé la paie. Dès lors que cette convention existe, eux-mêmes donnent délibérément. Aussi, il y a deux semaines, avec ce que nous avions perçu auprès d’eux, nous avons acheté des sacs de ciment pour continuer avec les travaux de construction ».
Face aux accusations de recrutements sur base de relation familiale, Donatien Balekelayi assure sur un ton ferme : « je traîne une expérience administrative de plus de 20 ans et quand je signe, je sais ce que je fais. L’ISTM a 46 agents, si le DG prend 3 de ses familiers qui sont compétents, où est le problème lorsque 43 autres ne sont pas de sa famille ? », s’interroge-t-il.
Les signataires du mémorandum ont sollicité du gouverneur de diligenter une enquête sur place à Ndekesha pour décanter la situation. Une chose est sûre, le Chef des Travaux Balex Balekelayi, le DG incriminé et ex-ministre provincial, est en même temps enseignant à l’ISP/Kananga. Les agents auteurs du mémo déplorent ainsi son absence prolongée à Ndekesha de presque deux ans, et dénoncent sa gestion au téléphone de l’Institution.
Van Frédéric Tshilanda.