Ministre de l’ESU : 80% des détenteurs de diplôme d’Etat ne le méritent pas !

Réagissant à l’article de scooprdc.net intitulé « Exétat : les écoles privées tuent l’éducation ! », le ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire écrit sur son compte Tweeter : « Cela fait cinq ans que je plaide pour la suppression de l’examen d’Etat ! La fraude a vidé le diplôme qui le sanctionne de toute sa substance ! 80% des détenteurs de ce papier ne le méritent pas ! Scandaleux ! ». A analyser cette déclaration de Steve Mbikayi, la déduction est simple : les universités qui sont sous sa tutelle sont des poubelles intellectuelles. Non sans raison, dans une interview exclusive à scooprdc.net, le ministre de l’ESU, d’ailleurs lui-même promoteur d’une école renommée de Kinshasa, affirme qu’il n’y a pas seulement les écoles privées qui se livrent à cette pratique, la plupart d’écoles officielles et conventionnelles accompagnent aussi leurs finalistes dans la tricherie parce qu’elles veulent être honorées. « Aujourd’hui les élèves sont considérés comme des clients potentiels », déclarent Steve Mbikayi.

A la question de scooprdc.net de savoir quelle alternative envisage-t-il en cas de suppression de l’Exétat, le ministre de l’ESU propose qu’on laisse les écoles examiner elles-mêmes les élèves finalistes et leur décernent des diplômes. Mais avant d’entrer à l’université, il faudrait qu’il ait un concours organisé par une maison indépendante à recruter par l’Etat. Il insiste sur la subvention correcte des universités par l’Etat pour éviter la légèreté dans la sélection. « Aujourd’hui à l’université, on admet tous les candidats sans niveau comme clients parce qu’on a besoin d’argent pour fonctionner », fait-il remarquer. Il plaide pour la création des écoles professionnelles intermédiaires entre le secondaire et l’université où les élèves finalistes doivent apprendre directement des métiers.

Steve Mbikayi en appelle vite à la tenue des états généraux de l’éducation car, estime-t-il, il faudrait la refondation totale du système éducationnel congolais à partir de l’école primaire. « La faute incombe à tout le monde : aux parents d’élèves, aux écoles et au système éducatif. Beaucoup de parents n’acceptent pas que leurs enfants reprennent l’année et souvent ils achètent des bulletins et les amènent ailleurs. D’où il faudrait, comme autres fois, un système de traçabilité des parcours des élèves. Cela permettra de déceler facilement les élèves faussaires qui changent des écoles. Il faudrait en tout cas qu’on repense à la refondation de tout le système éducatif, parce qu’il faut l’avouer, le niveau est trop bas  », déclare avec courage celui qui est en même temps ministre de l’ESU et promoteur du célèbre Collège Cartésien à Limete. La balle est donc dans le camp du ministre de l’Enseignement primaire et secondaire, Gaston Musemena, pour relever le défi.

Ginno Lungabu.

  • Bendélé Ekweya té

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