L’adhésion au Front Commun pour le Congo (FCC), plateforme électorale créée par le président Joseph Kabila lui-même et qui doit regrouper la Majorité présidentielle et les opposants membres du gouvernement, n’est pas libre. Si la majorité des ministres opposants qui évitent de perdre leurs postes ont accepté de signer l’acte d’engagement, Jean-Pierre Lisanga Bonganga fait encore de la résistance. Selon les informations dignes de foi, de fortes pressions téléphoniques émanant de la Présidence de la République et des Services sont exercées sur Jean-Pierre Lisanga, ministre d’Etat en charge des relations avec le Parlement qui jusque-là tergiverse et donne une position floue sur le FCC.
L’acte qui a vexé le camp présidentiel, c’est la création et la sortie officielle avec pompe, samedi 16 juin, du regroupement politique Arc-en-ciel du Congo (ACC) se réclamant de l’opposition et dont la Convention des Démocrates chrétiens, parti politique de Lisanga est membre. Ainsi, d’ici le 29 juin, le « Vieux Saïo » ─pseudo très connu de JP Lisanga─ a devant lui deux choix : soit refuser catégoriquement d’intégrer le FCC et quitter le gouvernement, ou accepter et rester au gouvernement.
Mais d’après les échos parvenus à scooprdc.net, « Vieux Saïo » serait déterminé à garder son statut d’opposant et prêt à quitter le gouvernement si les pressions persistaient. Coordonateur de la Coalition des Alliés d’Etienne Tshisekedi (CAT), Lisanga Bonganga craint de perdre la toute petite crédibilité qui lui reste auprès de sa base s’il accepte d’avoir comme autorité morale Joseph Kabila. Non seulement avec les élections qui pointent à l’horizon, mais également avec la configuration politique qui change avec l’arrivée de Jean-Pierre Bemba, Vieux Saïo voit sa survie politique véritablement en danger. A lui de faire un choix judicieux.
Une autre personne à s’opposer au FCC c’est Joseph Olenghankoy. Il a, selon les informations fiables que détient scooprdc.net, dit non à l’adhésion des Forces Novatrices pour l’Unité et la Solidarité (FONUS) à cette nouvelle plateforme qui n’est qu’un élargissement de la Majorité présidentielle. « Soso » ─nom pris par Olenghankoy aux élections de 2006 pour mettre en cause la nationalité de Joseph Kabila─ justifierait son refus par le souci de respecter l’Accord de la Saint Sylvestre qui veut que le gouvernement soit composé des membres de la MP, de l’Opposition et de la Société civile. « Si nous tous devenons membres de la mouvance présidentielle, acceptons alors que l’on dissolve le gouvernement pour ne pas violer l’Accord de la Cenco », lache « Soso ». Quelle sera le sort d’Emery Okundji, ministre FONUS au gouvernement Tshibala, s’interrogent les observateurs. D’autres par contre rappellent aux opposants dans le gouvernement que lorsque l’on a embrassé celui qu’on a qualifié et traité dans un passé proche de « diable », on doit accepter les conséquences qui en découlent. Rendez-vous après le 29 juin prochain, il pourrait y avoir un mini remaniement du gouvernement pour mettre dehors les « têtus ».
Georges Ilunga.