Alerte d’Ensemble pour le Changement : « nous cheminons sûrement vers un désordre absolu très probablement planifié par la Majorité »

Au cours de sa conférence de presse, lundi 04 juin, la plateforme politique Ensemble pour le Changement déclare que l’environnement politique continue encore et toujours à être volontairement crispé. Dans l’espace d’un mois, soit du 1er mai au 2 juin, ce regroupement aligné derrière Moïse Katumbi dénombre six grandes bavures imputées aux forces de l’ordre téléguidées par les tenants du pouvoir. C’est notamment l’attaque et l’incendie du parti PND à Lubumbashi ; le massacre de grands parents du député national Nzangi Muhindo à Kyavinyonge (Beni) ; l’interdiction d’installation des structures d’Ensemble à Kisangani ; la tentative d’enlèvement du député national Jean-Claude Kibala à Bukavu ; la séquestration du député national Norbert Ezadri et des membres d’Ensemble à Bunia ; et l’arrachage des banderoles « pas de 3ème mandat présidentiel, pas de révision constitutionnelle » au Centre Interdiocésain de Kinshasa par le bourgmestre de la commune de la Gombe. « Ce climat de terreur et de violence croissante constitue une lourde menace non seulement pour l’organisation des élections libres, crédibles, transparentes et apaisées, mais aussi pour la paix dans notre pays et dans notre région », déclare Pierre Lumbi Okongo, vice-président d’Ensemble pour le Changement.

L’ancien conseiller spécial de Joseph Kabila en matière de sécurité qui accuse le Président de la république de continuer à fermer les yeux sur les harcèlements et les exactions sur l’opposition, exige qu’une enquête sérieuse contre ces bavures soit menée et que leurs auteurs soient traduits en justice. « Nous invitons nos amis de la Majorité à la lucidité, à la retenue, à la sagesse et au bon sens car les problèmes de ce pays ne vont pas se résoudre par la violence ni par la haine. Ils ne se résoudront pas, non plus, par l’exclusion de certains de ses enfants à participer aux prochaines élections sur des prétextes fallacieux fabriqués dans des officines politiques obscures », interpelle Pierre Lumbi.

S’agissant du processus électoral, le vice-président d’Ensemble pour le Changement en appelle à la responsabilité du président Joseph Kabila de considérer qu’il est de son devoir, en tant que garant du bon fonctionnement des institutions d’interpeller la CENI pour incompétence et négligence graves. « Cette technologie (Ndlr : machine  voter) n’a d’ailleurs plus de raison d’être d’autant plus que le principe du seuil et du paiement de la caution lors du dépôt des candidatures retenu par la loi électorale, a résolu le problème de bulletins kilométriques et volumineux par le regroupement des partis politiques tout en impactant positivement sur le budget des élections », estime Pierre Lumbi.

Quant aux rumeurs et déclarations sur l’éventuelle candidature du président Joseph Kabila aux prochaines élections, celui qui était le conseiller spécial en matière de sécurité du président Joseph Kabila estime qu’elles ne font qu’aggraver un environnement politique déjà insoutenable et que ce dernier ne peut continuer à feindre d’ignorer une situation qui ne fait que se détériorer chaque jour davantage. « Nous lançons un appel solennel à la conscience et  à la responsabilité personnellement du président de la république, qui, par action ou par omission, se trouve être au centre de la crise actuelle, il ne gagne rien en gardant le silence face à la crise qui s’accentue chaque jour davantage », lui conseille son ancien conseiller spécial en matière de sécurité avant d’ajouter : « Nous n’avons aucune raison de penser que le président va violer la constitution et se représenter au 3ème mandat. Mais ces rumeurs qui circulent autour de sa candidature perturbent l’ordre public. Et un président de la république est entre autres garant de l’ordre public. Il ne peut donc laisser les rumeurs de cette nature-là se propager et inquiéter sa population. Raison pour laquelle nous lui demandons très poliment de mettre fin à ces rumeurs s’il ne veut pas qu’on les croit vraies.  Mettre fin veut dire qu’il déclare publiquement et solennellement qu’il ne va pas se représenter aux prochaines élections ».

Quoi qu’il en soit, très serein, Pierre Lumbi rassure que le peuple congolais ira aux élections le 23 décembre prochain sans machine à voter et sans Joseph Kabila comme candidat.  « Il n’y a pas dans ce pays, quelqu’un qui peut se considérer comme Dieu le père, distribuant arrestations, interdictions de séjour et instrumentalisant la justice », déclare-t-il.

Owandi.

  • Bendélé Ekweya té

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