L’élection au poste de secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) aura lieu les 11 et 12 octobre prochain à Erevan, en Arménie. La canadienne Michaëlle Jean, actuelle SG de l’OIF, sera candidate à sa propre succession. Mais cela n’a pas empêché Louise Mishikiwabo, ministre rwandaise des affaires étrangères à ambitionner aussi ce poste. Sa candidature a eu le soutien du président français Emmanuel Macron qui l’a ouvertement manifesté au dernier passage du président rwandais Paul Kagame à Paris. « La ministre des Affaires étrangères du Rwanda, a toutes les compétences pour exercer cette fonction” de secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et “je la soutiendrai », a déclaré Emmanuel Macron.
Apparemment, la RDC, le plus grand pays francophone au monde, n’est pas cette fois-ci intéressée par ce poste de la Francophonie. Et pourtant, en 2014, alors que Augustin Matata Ponyo est premier ministre et Raymond Tshibanda est ministre des Affaires étrangères, le médecin congolais Tharcisse Loseke avait lorgné ce poste, en transmettant même sa candidature, vendredi 15 août, au ministère congolais des Affaires étrangères, en perspective du 15è Sommet de cette organisation, prévu en novembre de la même année, à Dakar (Sénégal).
Le médecin neurologue et professeur d’université, Tharcisse Loseke avait estimé que son appartenance à l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) d’Etienne Tshisekedi ne pouvait pas empêcher le gouvernement congolais de soutenir sa candidature. «L’objectif de cette candidature est de redonner une grande visibilité à la RDC qui est absente au sein des organisations internationales. J’espère que j’aurai le soutien du pays qui m’a vu naître. Toutes les chances et tous les candidats sont les mêmes», avait-il expliqué à la presse, en ironisant que le poste de secrétaire général à l’OIF ne doit pas constituer un lieu de recyclage des chefs d’Etat ou de certaines personnalités qui ont eu des problèmes dans leurs pays ou dans certaines fonctions qu’elles ont occupées. «La tendance générale est qu’il y ait une rotation même si elle n’est pas écrite. Avant, il y a eu Boutros Boutros Ghali de l’Afrique maghrébine, ensuite Abdou Diouf de l’Afrique Occidentale et nous pensons que c’est le tour de l’Afrique Centrale puisque notre pays est le deuxième sur le plan de la Francophonie au monde», martelait celui qui est devenu vice-ministre des finances au gouvernement Badibanga.
Si par le passé, Tharcisse Loseke avait estimé que le pouvoir en place était un handicap à sa candidature à cause de son appartenance politique à l’opposition, beaucoup d’analystes pensent que le contexte a évolué et changé complètement. Tharcisse Loseke deal maintenant avec le pouvoir. Non seulement que son mentor, Bruno Tshibala, est le premier ministre et chef du gouvernement, mais également son frère de tribu, Léonard She Okitundu, est Vice-premier ministre et ministres des Affaires étrangères. Pourquoi n’ambitionne-t-il plus ce poste de secrétaire général de l’OIF ? Narguerait-il le pouvoir à l’époque ? Voilà les questions mais sans réponses que se posent bon nombre d’analystes de la politique congolaise.
Agnelo Agnade.