Décédé pratiquement depuis plus de vingt ans, le Réseau National de Télécommunication par Satellite (RENATELSAT) vient d’avoir une bouffée d’oxygène pour sa résurrection et sa longue survie. C’est grâce à la perspicacité et aux efforts de deux ministres du Gouvernement : Emery Okundji de PT-NTIC et Lambert Mende de la Communication et Médias. Les deux Tetela, ne vous gênez pas qu’on les appelle ainsi, ont pu arracher un partenariat Public-Privé dans un contexte de coopération Sud-Sud entre la sud-africaine Africa Union Financial Services Sarl (AUFS) et le RENALTESAT, portant sur l’exploitation des capacités sur le satellite BEINTERSAT-1 et dont la signature est intervenue, ce samedi 26 mai à Kinshasa.
En effet, selon Emery Okundji, ce partenariat va permettre au réseau national congolais de télécommunications par satellite de se doter des nouveaux équipements en vue de la location des capacités, spécialement pour des besoins d’audiovisuel, sur le satellite biélorusse « BELINTERSAT-1 », situé à la position orbitale à 51,5° Est, qui offre une large couverture panafricaine, avec un faisceau de bande C à haute puissance et plusieurs faisceaux de bande Ku à haute puissance. AUFS participera aussi à la création d’une plateforme nationale de télévision qu’elle mettra à la disposition du RENATELSAT. Outre le financement de l’acquisition de ces équipements dans un partenariat BOT (construire, exploiter et transférer), la société AUFS devra pourvoir à la formation du personnel dédié du RENATELSAT, laquelle formation sera assurée par des experts internationaux. AUFS mettra également en place des mécanismes et projets permettant au RENATELSAT d’atteindre une autonomie financière et technique. Elle devra, enfin, s’assurer de la redondance pour toute éventualité des pannes sur le satellite précité.
Pour la simple compréhension, à travers ce partenariat, AUFS va installer des antennes paraboliques et les matériels appropriés de dernier cri, d’abord dans toutes les grandes villes dans lesquelles RENATELASAT a opéré dans le passé dans l’ancienne configuration des provinces de la RDC. S’en suivra progressivement l’installation dans les nouvelles provinces. Bien que les chiffres en termes de financement ne soient pas révélés publiquement, scooprdc.net apprend que pour la première phase d’installation, AUFS disposerait de dix millions de dollars américains. « Un tel réseau de transmission représente pour notre Gouvernement des grands enjeux en vue de la couverture nationale pour la Télévision Numérique », déclare Emery Okundji.
Mais l’avantage n’est pas seulement pour l’avènement de la Télévision numérique, en ce sens que les chaînes de télévisions vont migrer et libérer les fréquences analogiques en faveur des opérateurs des télécommunications qui viennent de basculer dans la 4G, mais également pour ces derniers en termes de redondance de connectivité. Les différents services de l’Etat en seront aussi bénéficiaires s’agissant de la connexion Internet. « Ce partenariat marque donc une étape importante des efforts du Gouvernement de la République d’assurer une meilleure connectivité de l’ensemble de nos concitoyens à l’ère de la transformation numérique », précise Emery Okundji avant d’ajouter : « la fibre optique n’a que deux phases déjà implémentées, Kinshasa-Moanda 610Km et Kinshasa-Kasumbalesa via Sakania 3.300Km. Dans un pays continent, il fallait trouver des voies et moyens pour palier à cette carence de connectivité ».
Pour Lambert Mende qui se félicite entant que président de la Commission Nationale de la Migration vers la Télévision Numérique de ce partenariat, les communications satellitaires sont importantes dans un pays continent comme la RDC. A AUFS, Lambert Mende demande de faire en sorte que la même bonne volonté dont elle a fait montre dans ses relations avec la DGDA et le Ministère des Finances puisse se manifester à travers les contacts à avoir avec le RENATELSAT.
Il sied de signaler que AUFS travaille depuis un certain temps avec le Ministère des finances et la Direction Générale de Douane et Accises (DGDA) à qui elle a permis de contrôler à partir de Kinshasa toutes les opérations de dédouanement dans tous les ports et postes frontaliers.
Ginno Lungabu.