L’intervention du vice-ministre de l’Intérieur dans le journal matinal de Top Congo FM, ce jeudi 24 mai, a été piètre. Basile Olongo a débité des gros mensonges pour justifier la fermeture des assemblées provinciales de la Lomami et du Kongo Central. A la question de savoir si le gouvernement central ou mieux son ministère avait des prérogatives constitutionnelles de fermer ou suspendre une assemblée provinciale, le vice-ministre s’est lancé dans un verbiage intelligible comme pris par une logorrhée. La plupart des auditeurs de cette radio qui ont suivi ce membre du gouvernement Tshibala, ont été estomaqués de constater qu’en dehors de l’arrogance qui semble lui coller à la peau, Basile Olongo a fait preuve d’une ignorance notoire des textes légaux de la RDC.
Ancien journaliste et député national de surcroît, l’élu de la Funa qui devait en principe défendre l’application stricte des lois, s’est malheureusement embourbé, enivré du lait du pouvoir au point d’ignorer même la loi fondamentale. Ne citant aucun article de lois sur la décentralisation autorisant le ministère de l’Intérieur d’avoir une mainmise sur les administrations provinciales, l’adjoint de Mova Sakani s’est contenté de dire en conclusion qu’il y avait du désordre dans ces assemblées provinciales et comme son ministère a les prérogatives de rétablir l’ordre public, il se devait d’agir. Il est évident que Basile Olongo devrait aussi être enseigné sur la notion de l’ordre public, sinon Henri Mova fermerait également la Primature de Saint Brutshi car il l’y a eu plus que du grabuge.
Il sied ici de rappeler que le ministre de l’intérieur Henri Mova Sakani a de manière illégale et cavalière fermé l’Assemblée provinciale du Kongo-Central depuis le 06 avril dernier sur demande du gouverneur de province et président fédéral du PPRD Kongo-central, Jacques Mbadu, en vue, officiellement, d’échapper à une motion de défiance en gestation contre lui, mais officieusement, d’écarter les députés provinciaux du contrôle de la gestion de la province. C’est pour les mêmes intérêts que son prédécesseur Emmanuel Ramazani Shadary avait aussi suspendu les assemblées du Tanganyika et de la Lomami. Dans ces trois provinces, les gouverneurs PPRD y règnent comme des rois.
S’agissant du Kongo Central, la vérité est têtue : les députés provinciaux ne se sont pas chamaillés ni bagarrés entre eux, mais ils ont été victimes d’une attaque extérieure des « imbonerakuras » aux bérets rouges du PPRD. Une attaque dirigée par Papy Levi, l’homme à tout faire du gouverneur Mbadu. Mais dans toute cette comédie de mauvais goût, l’opinion fustige l’attitude du garant de la nation et du bon fonctionnement des institutions. Beaucoup d’observateurs estiment que son silence est coupable et fait de lui par ricocher responsable des actes inconstitutionnels que posent ses proches collaborateurs, qui du reste sont de sa famille politique.
Nzakomba