La paroisse Notre Dame de Fatima de Kinshasa-Gombe était prise d’assaut, ce jeudi 17 mai, par des dizaines des milliers des militants et cadres du Mouvement du 17 Mai (M17), pour commémorer le 21ème anniversaire de cette journée de la libération de l’ex-Zaïre du régime dictatorial du Maréchal Mobutu, dédiée désormais aux FARDC. D’abord une messe d’action de grâce et ensuite un cocktail dînatoire, ont été les deux temps forts de cette célébration.
Dans son message aux militants, le secrétaire général du M17, Augustin Kikukama, n’est pas tendre ni avec le régime en place ni avec l’opposition. « Nous M17, à cause de la recrudescence des antivaleurs, imputables au gouvernement, ne pouvant pas être solidaire d’une mauvaise gestion qui entretient la misère, la pauvreté de son peuple, nous avons choisi de ne pas être membre de la Majorité présidentielle. En face d’elle, se trouvent nos frères, dits de l’opposition plurielle, qui à la moindre sirène du pouvoir, ils sont les premiers à saisir cette sollicitation sans contrepartie du respect des idéaux pour lesquels ils militaient dans l’opposition. Cela a poussé et pousse le M17 à demeurer dans le chemin du centre », déclare Augustin Kikukama.
Sans ambages, il dépeint la situation politiquement, socialement et économiquement morose qui caractérise le pouvoir de président Joseph Kabila. « Nos KADOGO nous ont montré le chemin, la route vers la démocratie. Mais cette fois-ci, nous n’allons plus user des armes à feu mais plutôt de nos bulletins de vote, pour mettre fin au régime arbitraire, d’impunité et de corruption généralisée. Notre devoir d’aujourd’hui est de nous mobiliser massivement afin d’atteindre le changement tel que les KADOGO l’ont fait le 17 mai 1997. Si nos vaillants soldats ont usé de leurs armes pour neutraliser la dictature, nous par contre, nous utiliserons nos bulletins de vote pour arriver à ce nouveau changement », interpelle le SG du M17 tous les militants de son parti.
Fidèle à la volonté et au serment que M’zee Laurent-Désiré Kabila a légué au peuple congolais, Augustin Kikukama et son M17 voudraient que soient matérialisés ses vœux et souhaits qui exigent au peuple congolais de se rendre maître de ses richesses et patrimoines et que l’idéal de celui que l’on a affectueusement appelé M’zee, habite tous les congolais jusqu’à en faire un évangile de chaque jour : « Ne jamais trahir la nation ».
Figé sur sa position maintes fois exprimée, Augustin Kikukama milite pour le changement de régime du semi-présidentiel actuel au régime parlementaire. Il explique que sa préférence pour ce régime parlementaire se justifie par le souci de mettre fin à une démocratie qui se nourrit par le sang de son peuple ; de mettre fin à l’existence d’une Assemblée nationale obéissante aux mots d’ordre d’une autorité morale, alors qu’elle est l’émanation du peuple ; corriger la disposition constitutionnelle qui fait du président de la république politiquement irresponsable de ses actes alors qu’en réalité toutes les grandes décisions sont prises sous son initiative.
Pour y parvenir, le SG du M17 fait des élections de décembre prochain, son cheval de bataille. Son parti qui ne soutiendra aucun candidat à la présidentielle et n’envisage aucune alliance avec d’autres partis dans le cadre du seuil de représentativité imposé par la loi électorale, s’investit à fond et alignera 500 candidats pour les législatives et 711 candidats pour les provinciales.
Owandi.