Le président du Conseil d’Administration de la Mutuelle de Santé des Enseignants de l’EPSP (MESP), Guy Mafuta, a perdu la confiance de son ministre de tutelle, Gaston Musemena Bongala. L’estime qu’il bénéficiait de ce dernier s’est effritée au fil des jours à cause des dérapages de gestion lui reprochés. « Face au manque de collaboration franche que je ne cesse de constater dans le chef de la haute hiérarchie de la Mutuelle avec l’autorité de tutelle, et vu ma responsabilité sur l’ensemble du secteur de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel, je suis obligé de retirer ma confiance à l’actuel président du conseil d’Administration », peut-on lire dans une correspondance de Musemena adressée fin avril aux membres de l’Assemblée générale de la Mutuelle de l’EPSP.
Le constat est alarmant. Le président de l’équipe de Dibumba procède par une mauvaise répartition des fonds collectés. A cela, il faut ajouter surtout le non-respect des dispositions statutaires et la gestion personnalisée et non-conforme aux objectifs de la mutuelle. Inadmissible pour Gaston Musemena qui, malgré le recadrage, se bute à l’intransigeance de Mafuta. Pour ne pas cautionner la forfaiture et éviter toute déstabilisation de cette institution, le ministre a suggéré la convocation d’une assemblée générale extraordinaire de la Mutuelle des enseignants pour permettre aux membres de celle-ci de prendre toutes leurs responsabilités.
Musemena assure que cela s’avère nécessaire, écrit-il, « pour vous permettre d’examiner sans complaisance tous ces maux qui rongent la MESP afin de prendre des résolutions qui s’imposent avant que la clameur publique nous interpelle tous ». L’occasion sera ainsi donnée aux participants de revoir les statuts ainsi que le Règlement de la Mutuelle pour résoudre le problème de fonctionnement harmonieux et de la bonne gestion de la Mutuelle.
D’après les informations parvenues à scooprdc.net, tout le monde s’accorderait aujourd’hui qu’il faut renouveler le tiers des membres du Conseil d’administration et instaurer le régime disciplinaire applicable aux membres du Conseil d’Administration. Dans un document de l’EPSP parvenu à scooprdc.net, il est démontré clairement que le système de contrôle de gestion de MESP est inopérant. Deux organes sont prévus pour assurer la gestion courante de cette Mutuelle. Il s’agit du Comité de Gestion (Bureau du Conseil d’Administration) et du Secrétariat Exécutif National. Malheureusement, profitant du laxisme des statuts, le président, dit-on, n’a jamais recouru à ces organes pour cogérer son institution, de sorte que les précités sont quasiment inopérants.
En 2014, en 2015 et 2016, les dépenses de régime (soins de santé pour les enseignants) étaient inférieures aux dépenses de fonctionnement de l’administration. Ainsi, 70% de fonds collectés auprès des enseignants pour la mutuelle de santé sont destinés au fonctionnement de l’administration. Seuls 30% des fonds sont consacrés aux soins des bénéficiaires. La logique ne tient pas. Plusieurs enseignants pensent que la courbe doit être inversée. Il faut que les dépenses de régime atteignent 70% de dépenses globales de la MESP. En plus, les manuels des procédures de comptabilité, de trésorerie et d’audit interne ne sont ni mis à jour, ni appliqués.
Guy Mafuta avait été déjà rappelé à l’ordre en 2012 par son mentor, Maker Mwangu pour les mêmes faits. Il lui avait été reproché la mauvaise gestion dans le fonctionnement de la MESP, le non-respect des proportions fixées entre les dépenses du régime et celles de fonctionnement, les dépenses payées mais non appuyées par des pièces justificatives, la forte consommation des ressources par l’organe « Conseil d’administration ». Maker Mwangu avait recommandé notamment la limitation des jetons de présence aux seules réunions trimestrielles ordinaires et surtout la réduction de 1.500 à 1.000 dollars la prime mensuelle des administrateurs.
A. Mobateli