C'est depuis un bon bout de temps que l'actuel ministre de l'enseignement primaire et secondaire (EPS), Gaston Musemena, fait montre d'une volonté manifeste de faire partir l'actuel président de la tête de la Mutuelle de Santé des Enseignants du Secondaire et Primaire (MESP), Guy Mafuta Kabongo. Ce, sans motif valable alors que les bénéficiaires de ce service connaissent la bonne gouvernance et la transparence qui caractérisent la gestion de ce dirigeant, avocat de son état. Non sans raison, lors de la toute dernière assemblée générale de la MESP, il a été prouvé à suffisance que cette structure qui fonctionne indépendamment du ministère, est effectivement bien gérée. Le seul péché de Guy Mafuta, serait-ce d'être un ancien collaborateur de l'ancien ministre de l'enseignement primaire et secondaire, Maker Mwangu ?
Nombreux sont les enseignants qui désavouent cette démarche et toutes les tentatives et pressions de Gaston Musemena sur le natif de Tshikapa. Jean-Bosco Puna, un enseignant aguerri et président du Syndicat National des Ecoles Catholiques (SYNECAT), est de ceux qui fustigent cette tentative de coup de force du ministre : « nous savons que si cette mutuelle n'a plus l'autonomie de sa gestion, elle ne va plus servir aux intérêts des enseignants tel qu'elle le fait aujourd'hui. On a l'impression que les hommes politiques, notamment le ministre actuel de l'EPS, veulent absolument contrôler cette mutuelle. Qu'il fasse un recadrage, mais un recadrage qui puisse tenir compte du comité qui existe actuellement. Changer ce comité est une véritable capitalisation pour servir des intérêts politiques. La MESP est une structure technique. Il ne faudrait pas que le ministre actuel puisse emmener tout son clan, sinon ça va préjudicier la qualité des soins. Les enseignants ne sont pas d'accord qu'on puisse changer de comité… ». Ainsi a déclaré le président du plus grand syndicat des enseignants en RDC, Jean-Bosco Puna.
L’opinion est en droit de se demander sur la vraie indépendance de cette structure, sinon que fait le ministre Musemena dans la gestion de la MESP alors qu’il existe une délégation syndicale au sein du réseau de l’enseignement primaire et secondaire ! Comme on le dit en pédagogie, les élèves qui sont les premiers bénéficiaires des leçons des enseignants, ne sont-ils pas les premiers inspecteurs ? Quand ils apprécient leur professeur et attestent qu'il enseigne bien, est-il nécessaire que le préfet leur change de professeur ? Il en est de même à la MESP. Si les premiers bénéficiaires que sont les enseignants apprécient à juste titre la qualité du travail abattu par l'actuel comité qui dirige la MESP, pour quelle raison valable le ministre devrait-il chambouler les choses ? On ne change pas l'équipe qui gagne, enseigne une vieille sagesse. Le ministre Gaston Musemena ferait mieux de revenir au bon sentiment. Que l'intérêt de l'enseignant prime sur le népotisme.
Guylain Boba.