L’invalidation de Roger Nsingi, président déchu de l’Assemblée provinciale est à l’ordre du jour, mieux en examen à la Commission Politique, Administrative et Judiciaire (PAJ) de cet organe délibérant. Raison de cette invalidation : absentéisme aux plénières et déplacements effectués en dehors du pays sans l’autorisation du bureau. Interrogé par scooprdc.net, Roger Nsingi dénonce un acharnement injustifié à son endroit et explique que sa requête en contestation contre sa déchéance est encore pendante à la Cour constitutionnelle. Ci-dessous l’intégralité de l’interview :
Roger Nsingi, vous ne siégiez pas à l’Assemblée provinciale. Et la commission PAJ est en train de statuer sur votre cas pour vous invalider. Votre réaction ?
Roger Nsingi : J’ai saisi la Cour constitutionnelle. Celle-ci n’a pas encore rendu son verdict. Mais j’ai l’impression jusqu’à présent qu’il y a certains députés qui n’arrivent pas à comprendre. S’ils émettent de doute, la Cour constitutionnelle se trouve sur l’avenue Pumbu n° 2. Ils peuvent aller s’enquérir pour connaître la vraie vérité. Jusque-là, le dossier « affaire Nsingi » n’est pas encore tranché. Pour deux raisons. La première raison est celle-ci : la Cour constitutionnelle devait en principe renouveler les juges. Malheureusement il y a un, paix à son âme, qui est décédé et deux autres ont démissionné. Là maintenant la cour ne peut pas statuer parce qu’il n’y a pas de quorum. Lorsque les trois juges seront nommés par le chef de l’Etat, il y aura la reconstitution de la cour constitutionnelle et on va trancher cette affaire de l’assemblée provinciale de Kinshasa. Donc, ce qu’ils disent là, j’ai l’impression qu’ils n’ont pas maîtrisé la matière. Ils ont pris Me Dieudonné Kiluba comme avocat, s’ils ne comprennent pas, ils peuvent aller lui poser des questions. Il n’y a pas un arrêt définitif qui été rendu. Je pointe l’honorable Teka Zola. Tu as fait le Droit, il faut savoir bien piger les principes du Droit. Sinon ça ne sert à rien.
Mais on vous reproche de sortir du pays sans l’aval du bureau !
R.N : attend ! Eux, ils ont fait du putsch, moi j’ai saisi la cour constitutionnelle. Si j’avalise ce bureau, donc c’est comme si je reconnais ma faute. Je ne peux pas aller leur demander la permission, l’autorisation pour quitter le pays. Je leur demanderais s’ils gagnent le procès mais ils ne l’ont pas encore gagné. Pourquoi dois-je aller leur demander l’autorisation de quitter le pays.
Et vous êtes prêt à accepter le verdict si la déchéance est confirmée ?
R.N : oui, oui, là je vais m’incliner et j’irai même aux plénières. Mais comme on n’a pas encore tranché, je ne peux pas mettre mes pieds là-bas.
Donc, jusque maintenant vous vous considérez toujours président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa ?
R.N : je suis président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa parce que jusque-là la cour n’a pas encore sorti un arrêt contraire.
Donc, tout ce qui se fait là-bas, c’est du faux ?
R.N : c’est de l’anarchie. Du holdup électoral comme vous l’aviez autrefois écrit.
Et qu’est-ce vous dites à la commission PAJ en conclusion ?
R.N : je regrette. Je suis aux regrets de faire savoir aux députés qui siègent à la commission PAJ ceci : nous avons passé 11 ans ensemble. Ils devaient quand même assister au séminaire de renforcement des capacités. Là, j’ai l’impression qu’ils ne comprennent rien. Tout acte qu’ils vont poser est nul et sans effet.
Owandi