Samedi 28 avril à la Foire Internationale de Kinshasa (FIKIN), le Front des Congolais pour la Démocratie (FCD) a fait sa sortie officielle. Son président national, mieux son autorité morale comme la formule congolaise l’oblige pour échapper à la violation de l’article 97 de la Constitution, c’est le ministre d’Etat et ministre du Budget, Pierre Kangudia. Ancien directeur de cabinet de Vital Kamerhe, président de l’Assemblée Nationale puis à son cabinet privé, Pierre Kangudia qui a beaucoup plus évolué dans l’ombre dans le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) puis dans l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), s’est résolu de s’émanciper politiquement après une brouille avec son ami de longue date et mentor, Vital Kamerhe dit VK.
Alignant son parti dans le regroupement de l’opposition signataire de l’Accord du 18 octobre 2016, Pierre Kangudia déclare avoir désormais un lourd fardeau. « Je me sens maintenant surchargé par ce fardeau. Je me dis que je dois être à la hauteur pour le porter à bon port. C’est vers la formation et l’éducation de l’homme que nous devons orienter tous nos efforts pour pouvoir inverser la tendance au sein de notre pays. C’est ça notre vision », confie l’ancien bras droit de VK à la presse.
Quelle chance accorder au FCD ?
Créer un parti politique est une chose, en assurer la longévité et la visibilité en est une autre. Beaucoup de dissidences entre hommes politiques congolais ont eu comme conséquence la prolifération des partis politiques. On en dénombre près de six cents enregistrés au Ministère de l’Intérieur. Mais pour quelle efficacité ? Plusieurs ont disparu aussitôt leurs créateurs débarqués du gouvernement. Le cas récent est de madame Martine Bukasa, ancienne disciple de Vital Kamerhe qui désavouée pour avoir pris part aux concertations nationales sans autorisation, elle s’est aventurée à créer un parti politique lorsqu’elle est devenue vice-ministre de l’Intérieur sous Matata Ponyo. On n’entend plus parler de ce parti politique dénommé Groupement pour l’Emergence du Congo (GEC).
Beaucoup d’observateurs émettent la même crainte de voir le FCD disparaître avec le départ de son fondateur du gouvernement, lui qui beaucoup plus technocrate que politicien. Cette crainte est plus justifiée du fait que les militants et autres cadres n’ayant pas la culture des cotisations, les charges financières du parti reposent sur le fondateur. Le porte-monnaie de Pierre Kangudia saura-t-il tenir ? Sans le sous-estimer, souhaitons-lui d’abord bonne chance.
Ginno Lungabu.