Meeting de l’UDPS: un discours aux allures de la campagne électorale

La première sortie du nouveau Président de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) ce 24 avril à la place sainte Thérèse de Ndjili, a été un succès en terme de mobilisation, vu le bain de foule que celle-ci a entraînée. Des milliers des sympathisants venus pour la circonstance ont dû attendre de 13h00’ à 15h30’ avant que Félix Antoine Tshisekedi dit « Fatshi » ne fasse son entrée en fanfares sur l’esplanade préparé à cet effet. C’est à 16 h00’ locales que le nouveau chef de troupes de l’UDPS a pris la parole pour s’adresser aux combattants pendant environ une heure. Une adresse qui a porté sur quatre points, hormis l’observation d’une minute de silence en mémoire des morts de l’est (Béni, Butembo, Ituri..), Kinshasa, Kasaï, … et du leader Maximo.

Faisant allusion à l’essoufflement de l’UDPS  au premier point, Fatshi a reconnu que la lutte non armée avait ses succès et ses échecs, en martelant que l’avènement du multipartisme, célébré ce jour, et l’autorisation de la tenue de son meeting  sont les fruits des marches et des pressions. Le président de l’UDPS a appelé ses troupes à se préparer pour accueillir la dépouille mortelle d’Etienne Tshisekedi qui arrivera très prochainement selon les accords signés avec le Gouvernement il y a peu.  Faisant d’une pierre deux coups, il a aussi appelé ses partisans à se préparer aux élections futures, tout en réitérant son refus catégorique à l’utilisation de la machine à voter, et son souhait de voir l’audit du fichier électoral et du serveur central être réalisé par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), et d’autres experts.

Réagissant aux rumeurs persistantes sur sa probable nomination future à la primature, Félix Tshisekedi apaise sa base : « vous avez envoyé vos délégués au congrès, ils m’ont élu à 98℅ président du parti, ils ne se sont pas arrêtés là, ils m’ont chargé d’être candidat de l’UDPS à la présidentielle, Et alors, vous voulez me faire quitter la présidence pour me ramener à la primature? Laissez ceux qui veulent distraire continuer avec leur distraction  », a-t-il dit.

Sur le plan de l’organisation interne du parti, le nouveau président de l’UDPS s’est contenté d’annoncer à la foule, la nomination imminente du secrétaire général, de la mise en place de la commission électorale permanente du parti, et de la convention démocratique. Il a par la même occasion annoncé le lancement prochain de la campagne  »Un dollar pour l’UDPS, Un dollar pour la victoire » visant à récolter dix millions de dollars pour la campagne électorale de l’UDPS. Sur place, certains membres du parti ont donné symboliquement environ deux cents dollars.

Abordant le quatrième et dernier point de son discours, Fatshi a passé en revue les grandes lignes de son projet de société, qu’il a résumé en l’instauration d’un état de droit, où règne la justice, la protection des citoyens, la paix, la lutte contre la corruption et d’autres antivaleurs.  « Nous allons insérer les cours de patriotisme dans les programmes scolaires, insérer le service militaire à la fin des humanités dans le parcours de nos enfants avant qu’ils n’aillent à l’Université, faire le recensement et l’identification de la population, lutter contre la pauvreté en passant par la formation, la gratuité de l’enseignement primaire, la prise en charge de l’enseignement technique, et l’octroie des bourses d’études pour les universitaires ».

Quant à la nationalité, Fatshi voit mal qu’on renie la « congolité » à certains compatriotes qui, pour raison de sécurité et autres avantages dans les pays d’accueil, ont décidé d’acquérir les nationalités desdits pays. Il estime que la question est à débattre froidement à l’Assemblée nationale avec beaucoup de lucidité. Enfin le désormais nouvel homme fort de Limete a parlé de l’assainissement de l’environnement et de l’impulsion de l’activité économique sans plus de détails, tout en promettant pour bientôt la publication d’un programme de gouvernance de son parti UDPS.

Daniel-Curie MAMBA

  • Bendélé Ekweya té

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