Les ministres de l’Economie, de l’Industrie et de l’Environnement du gouvernement Tshibala étaient devant la presse, vendredi 20 avril, pour rappeler l’expiration au 30 juin prochain du moratoire accordé aux producteurs, aux importateurs, aux commerçants et aux utilisateurs des sacs, sachets et autres emballages en plastique. C’est dans le cadre de vulgarisation et d’application du décret portant interdiction de production, d’importation, de commercialisation et d’utilisation des sacs, sachets et autres emballages en plastique, pris par le premier ministre Bruno Tshibala le 30 décembre 2017.
A son article 1er, ce décret stipule que la production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sacs, sachets, films et autres emballages en plastique pour la vente d’aliments, de l’eau et de toute autre boisson sont interdites en RDC. Sont également interdites, la production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sacs, sachets, films et autres emballages en plastique non biodégradables.
Cependant, l’article 2 précise que ne sont pas concernés par le décret, la production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sacs, sachets, films en plastique destinés aux activités agricoles ; des sacs et sachets en plastique utilisés pour le ramassage des ordures ; des films en plastique utilisés dans le bâtiment et les travaux publics ; des films en plastique destinés à emballer ou conditionner les produits hygiéniques à l’intérieur des unités de production, notamment mouchoirs en papiers, serviettes et papiers hygiéniques ; des films en plastiques destinés à emballer les bagages pour le voyage au niveau des aéroports, des ports et des gares ; des bouteilles d’eau et des boissons non alcoolisées en plastique et des petits pots utilisés pour le conditionnement de certains produits alimentaires et pharmaceutiques.
Le défi apparaît visiblement grand pour le trio Kapika-Leu-Ambatobe dans cette lutte contre les sachets et autres emballages en plastique. Si dans l’arrière-pays, la décision peut être appliquée sans assez de peines, à Kinshasa la capitale, c’est du vrai pain sur la planche, mieux une dure épreuve pour ces membres du gouvernement Tshibala quand on sait que ce n’est pas pour la première fois que l’opération de « désacherisation » et « déplastification » de la ville est entreprise. Le gouvernement provincial de Kimbuta avec Mme Thérèse Olenga à la tête de l’opération, a maintes fois essayé jusqu’à financer même les ramassages des sachets et autres bouteilles en plastique, mais il s’en est essoufflé. La capitale est toujours envahie par des déchets plastiques, nuisibles à l’environnement et à l’écosystème. Il se pose véritablement un problème d’éducation de la population kinoise quant à la gestion des ordures et autres déchets.
Mais le trio Kapika-Lewu-Ambatobe très optimiste et visiblement déterminé, prévient que cette mesure sera de stricte application et ne souffrira d’aucune faille. « Lorsqu’on met la main sur le petit ou sur la personne qui a le sachet, ce n’est pas cette personne qui sera sanctionnée. On va remonter pour que la personne nous montre là où elle a acheté. On doit identifier le vendeur qui est soit le producteur ou bien l’importateur. Et c’est celui-là qui sera frappé. En d’autres termes, un vendeur d’eau dite pure, a certainement acheté chez quelqu’un qui doit avoir une machine derrière sa maison. Où celui-ci a-t-il acheté les emballages en sachet pour y mettre son eau ? On va remonter chez le vendeur qui peut être producteur. Si celui-ci est sanctionné, on croit qu’il ne rééditera pas l’exploit. Il faut frapper en aval et non en amont », argumente Marcel Leu avant d’ajouter : « nous allons mettre à contribution les inspecteurs de l’Industrie, de l’Economie, de l’Environnement et la Police nationale congolaise pour la réussite de l’opération. Et nous n’allons pas nous essouffler. Dans d’autres pays du monde, même ceux qui nous entourent, les emballages non biodégradables ne sont plus utilisés. Pourquoi alors seulement chez nous ? Nous devons nous conformer pour protéger notre environnement ».
Donc, les Congolais en général, particulièrement les Kinois, sont avertis qu’à partir du 1er juillet 2018, il n’y aura plus circulation des emballages en sachets, en plastiques en RDC, à l’exception de ceux énumérés à l’article 2 du décret n°17/018 du 30 décembre 2017.
Georges Ilunga