S’il est vrai que le gouverneur André Kimbuta détend quelques fois le président Joseph Kabila avec ces petites comédies, on en doute fort qu’il en soit ainsi pour Joseph Kokonyangi, Secrétaire Général adjoint de la Majorité présidentielle (MP) et ministre de l’Urbanisme et Habitat. Ses comédies ressemblent à celle de koko Ping-Pong (artiste comédien) qui énerve souvent les téléspectateurs kinois avec sa calvitie forcée et sa petite voix de grillon « likelele » caractérisée par une mécanicité insupportable. Pince-sans-rire, Joseph Kokonyangi déclare, tout en menaçant les députés provinciaux du Maniema dont le péché est d’avoir récemment rejeté le candidat MP leur imposé et voté en âme et conscience leur collègue chef coutumier comme gouverneur de la province : « A mon retour à Kinshasa, je vais demander au VPM de l’Intérieur de suspendre cette assemblée provinciale. Ce sont des traîtres ».
Docteur, dit-on, en géologie dans l’une des universités japonaises et député national depuis 2011 sorti des bagages de l’Alliance des Forces Démocratiques du Congo (AFDC) du tout bouillant Modeste Bahati, Joseph Kokonyangi étale malheureusement son ignorance quant à la connaissance des lois qui régissent le fonctionnement des institutions de la RDC. Apparemment, dans son entendement, les Assemblées provinciales relèvent et dépendent du Ministère de l’Intérieur. Non, cher ministre Joseph Kokonyangi, lisez la constitution, la loi 08/012 portant principes fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces et la loi organique 08/015 portant composition, organisation et fonctionnement des Entités Territoriales Décentralisées (ETD) et leurs rapports avec l’Etat et les provinces. Nulle part, le ministre de l’intérieur n’a des prérogatives ni sur le gouvernement provincial, ni sur l’Assemblée provinciale. Ce qui s’est passé avec Richard Muyej, Evariste Boshab, Emmanuel Ramazani Shadary et récemment avec Henri Mova Sakani au Kongo central, s’appelle tout simplement « violation flagrante de la constitution ». Voilà du « koko Ping-pong » croyant faire plaisir.
La seule personne à dissoudre, pas à suspendre les activités d’une assemblée soit provinciale, c’est le président de la république à certaines conditionnalités. Maintenant que lui-même venait d’appeler les députés de la MP qu’il a reçus à la Cité de l’Union Africaine, ce lundi 16 avril, au respect strict de l’article 10 de la Constitution en ce qui concerne le rejet de la double nationalité, pourquoi ne pas respecter l’entièreté de la loi fondamentale ? L’Assemblée provinciale du Maniema qui, en toute indépendance a fait son choix sur le candidat Tunda Kasongo Prosper et fait de lui gouverneur de cette province, attend une chose de Joseph Kabila : l’investir pour qu’il prenne officiellement ses fonctions de chef de l’exécutif provincial, n’en déplaise à Joseph Kokonyangi.
Depuis que ce dernier est devenu SG adjoint de la MP en septembre 2015, en remplacement du MSR Didier Molisho, il ne fait que multiplier les dégâts dont le dernier en date est sa folie de déposséder les mamans maraîchères de Kingabwa du site Mokonzi pour l’attribuer aux députés nationaux. Offre déclinée par le président Aubin Minaku, pourtant son supérieur hiérarchique direct à la MP pour éviter un conflit avec ces mères nourricières de Kinshasa. Queue entre les pattes, Kokonyangi n’a pipé mot. N’est-ce pas là encore du « koko Ping-pong » ?
Ses délires et écarts de langage sont insupportables au sein de son propre parti politique l’AFDC où il n’inspire nullement confiance et est considéré comme traître dans le même panier que Placide Tshisumpa, président a.i de ce parti qui venait de faire défection. Comme si le ridicule ne tuait pas, Joseph Kokonyangi a même déclaré de manière effrontée avoir vu la main manipulatrice de Moïse Katumbi au Maniema !
Quant aux Japonais, ils ne regrettent que leur bourse accordée à Joseph Kokonyangi pour son master et doctorat au Japon en géologie. Mais les résultats comme géologue sont nuls bien que monsieur se fait passer pour professeur d’université, mais sans diplôme d’agrégation. Autrement dit, tout docteur n’est pas professeur d’université.
Agnelo Agnade.