Production des explosifs : bientôt deux usines de Socidex opérationnelles dans l’ex-Katanga

Avec le financement de la firme chinoise « Auxin Holding Limited » et de la congolaise « Africaine des Explosifs » (AFRIDEX), deux usines de production des explosifs à usage civil seront construites, l’une à Likasi dans la province du Haut-Katanga, et l’autre à Kolwezi dans la province de Lualaba. Ce financement estimé à 90 millions USD des gouvernements chinois et congolais crée ainsi la Société Sino Congolaise d’Explosifs (SICODEX). Et c’est le ministre de la Défense nationale, Crispin Atama Tabe, qui a présidé lui-même, lundi 02 avril à Likasi dans la concession de l’AFRIDEX, la cérémonie de la  pose de la première pierre pour la construction d’une de ces usines.  Les travaux de ces deux usines doivent en principe s’achever avant octobre prochain, mois qu’est prévu le début de la production. Les explosifs à usage civil que produiront les deux usines de SICODEX, sont notamment utilisés par les entreprises minières. La production annuelle est estimée à 100 mille tonnes d’explosifs.

Il sied de préciser que la gestion des explosifs en RDC relève des prérogatives de l’AFRIDEX. C’est un service public placé sous l’autorité directe du ministre de la Défense nationale. Il est une émanation de la loi du 11 aout 2011 portant organisation et fonctionnement des Forces armées et dont l’ordonnance du 03 mai 2016 fixe son organisation et son fonctionnement. Ses animateurs qui ont pris fonction en mars 2017, ont été nommés par le président de la république le 31 janvier de la même année. Il s’agit du grand Amiral Baudouin Liwanga Mata comme directeur général, et du général-major Onoya Shuyaka comme directeur général adjoint. Les prérogatives d’AFRIDEX relevaient jadis du ministre des mines. Mais la vulgarisation peu suffisante de l’ordonnance fixant l’organisation et le fonctionnement de l’AFRIDEX, faisait il y a jusque peu que le ministère des mines ne s’était pas encore retiré de ce secteur qualifié actuellement de très sensible.

D’après Me Lievin Ngondji, consultant auprès d’AFRIDEX, les explosifs font partie d’un domaine stratégique, sensible et vital de la république. Et donc, en les ramenant dans la gestion de la défense, c’est pour protéger et pour assurer la sécurité et la sureté nationales à titre essentiel. Les usages civils et autres ne viennent qu’après. « Mais même alors, l’objectif c’est d’assurer le contrôle de la fabrication ou de l’importation jusqu’à l’utilisation, pour qu’en cours de route qu’il n’y ait pas disparition à des fins inavouées. C’est pour cela que vous voyez que cette affaire est revenue dans l’armée et gérée par des officiers de carrière et qui savant comment il faut défendre notre pays », explique ce consultant.

A suivre ses explications, les utilisateurs des explosifs sont toutes les sociétés qui ont des carrières, les sociétés de dragage qui veulent ouvrir la voie sur le fleuve, les sociétés qui veulent construire un barrage, l’Agence Congolaise de Grands Travaux.  « Même l’ONG MAG qui est chargée de faire le déminage, passe par l’AFRIDEX parce qu’il n’y a que elle et elle seule qui a tous les pouvoirs aussi bien de fabriquer et d’importer et il n’y a que elle qui peut autoriser qui elle veut ».

S’agissant d’un éventuel chevauchement des prérogatives entre le ministère de mines qui jadis octroyait les autorisations de fabrication des explosifs, d’achat, d’importation, de transport, d’emmagasinage et de minage, Me Lievin Ngondji précise : « à partir du moment où le chef de l’Etat décide en application de la loi que désormais c’est l’AFRIDEX, tout le monde doit s’exécuter, en ce compris le ministre des mines. Ce pouvoir est attribué au ministre de la défense pas à sa demande, c’est à la demande du chef de l’Etat. Donc à ce niveau-là je pense qu’il n’y a pas débat ».

Les utilisateurs des explosifs devront s’attendre dès ce mois de juin  à un contrôle des inspecteurs d’AFRIDEX, prévient Me Lievin Ngondji.

Owandi.

  • Bendélé Ekweya té

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