« Qu’est-ce que le vote électronique ? Qu’est-ce que la machine à voter ? Ceni : un choix hypothétique et peu rassurant », c’est le titre de l’ouvrage verni ce jeudi 29 mars, écrit par le journaliste Moise Musangana Muamba. En effet, la problématique posée par l’auteur dans son ouvrage est et reste la pomme de discorde entre les protagonistes des élections sur la machine à voter que la Centrale électorale tient coûte que coûte à utiliser lors des scrutins de décembre 2018. Déjà l’auteur dans sa forme interrogative, en se posant des questions dans un élan non seulement pédagogique mais aussi patriotique, démontre que le cadre conceptuel pose sérieusement un problème : est-ce une machine à voter, est-ce une machine pour voter, est-ce une imprimante, est-ce un ordinateur ? Citant certains acteurs politiques congolais, députés nationaux comme ministres, Moïse Musangana parvient à la conclusion que la définition de la machine à voter est à la carte en RDC. « Quand on ne s’accorde pas sur l’entendement des mots, ces mots deviennent eux-mêmes des maux », fait remarquer l’auteur de l’ouvrage lancé sur le marché.
Présentant des inquiétudes sur l’opacité, mieux l’obscurantisme qui a caractérisé la passation du marché avec la firme coréenne Miru Systems, fabricante des machines à voter de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), l’auteur du livre démontre que la RDC n’est pas le premier pays à expérimenter cette technologie. Il cite un certain nombre des pays, mais tous y ont renoncé, y compris les Pays-Bas, grand fabricant des machines à voter, à cause des imperfections surtout de non fiabilité des résultats des élections. Il énumère les avantages de la machine à voter qui sont plus moins nombreux que les désavantages.
Le professeur Jacques Adam Djoli, ancien premier vice-président de la CENI qui a préfacé ce livre a dit à raison, citant le président de la Commission électorale sud-africaine, que le processus électoral étant l’affaire des politiques, les organisateurs (CENI) doivent dans leurs différentes procédures ou à chaque étape arriver au consensus entre les acteurs politiques ou les parties prenantes, pour que le résultat soit accepté par tous. La CENI devra éviter de célébrer des messes noires à s’accrochant à cette innovation technologique hypothétique et peu rassurante. Surtout quand on sait qu’il y a pas longtemps, la réunion très sécrète entre la MP et le président de la CENI à Kempisky Hôtel Fleuve Congo avait été mise à nue par le magazine Jeune Afrique avec un contenu en audio machiavélique.
D’un volume de 116 pages et comportant quatre chapitres, l’ouvrage de Moïse Musangana formule quelques recommandations pour que la Centrale électorale congolaise évite des élections agitées et contestées à cause de sa machine à voter soutenue que par le seul camp au pouvoir.
Nzakomba.