Sauf changement de dernière minute, une tripartite est prévue ce mercredi 28 mars entre le Conseil National de Suivi de l’Accord (CNSA), la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et le Ministère de l’Intérieur. C’est pour statuer et harmoniser la liste des partis et regroupements politiques. Alors qu’il a promis d’examiner le cas de dédoublement du M17, de l’UDPS et de l’ACO dans 48 heures, le CNSA ne l’a pas fait vendredi, pourtant date buttoir de sa propre promesse. Qu’à cela ne tienne, le M17 avait, le 12 février dernier, écrit et mis à sa disposition un certain nombre des documents attestant son existence et confirmant sa direction par Augustin Kikukama. Dans ce lot des documents figure la lettre d’Adolphe Lumanu Mulenda Bwana NSefu, alors à l’époque vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, actuellement vice-président du CNSA. Simple concours des circonstances ou arrangement divin, sa présence dans cette structure chargée de suivre le processus électoral ?
La deuxième hypothèse parait plausible pour trancher cette affaire une fois pour toute en faveur d’Augustin Kikukama à qui le jugement du Tribunal de paix de la Gombe, l’arrêt de la Cour Suprême de la justice, la décision de la Commission Africaine des droits de l’homme et la liste des partis politiques ayant concouru aux élections de 2011, avaient déjà donné raison. En ce qui concerne Adolphe Lumanu, dans sa lettre n°25/CAB/VPM/MININTERSEC/999/2011 de juin 2011, il avait en sa qualité de VPM de l’Intérieur écrit : « tel que décidé par la Cour Suprême de Justice par son Arrêt R.P 2683 du 22 mars 2006, confirmant le jugement du Tribunal de Paix de Gombe sous le R.P 17.333/VI du 07 février 2003, je prends acte de la reconnaissance de monsieur Augustin Kikukama en qualité de secrétaire général du parti politique dénommé Mouvement du 17 Mai, en sigle M17 ».
La logique voudrait que dans cette affaire où le secrétaire général aux relations avec les partis politiques au Ministère, Boniface Okende, est venu créer délibérément une confusion en 2015 en remplaçant le nom d’Augustin Kikukama par celui de Joséphine Mpaka, comme dirigeante du parti, que le vice-président du CNSA, Adolphe Lumanu, tranche et fasse gagner du temps à ses pairs, en reconnaissant la paternité du M17 à son vrai initiateur, Augustin Kikukama, au regard de tous les documents justificatifs.
Pour rappel, dans cette affaire de dédoublement des partis politiques, l’officier du Ministère public poursuit au Parquet Général près la Cour d’Appel de Kinshasa-Gombe, le SG Boniface Okende et Mme Joséphine Mpaka, pour faux et usage de faux. L’affaire est pendante à la Cour suprême de justice sous R.P.A 539.
Agnelo Agnade