Dans une déclaration commune faite à Lubumbashi le 17 mars dernier, les chefs coutumiers Kashobwe II, Kisamamba, Kaponda, André Kapalu M. Kabamba, Sapwe confirment l’appartenance de l’ancien gouverneur du Katanga Moise Katumbi, dont la nationalité est mise en cause depuis un certain temps, aux ethnies Bemba et Lamba. Ce dernier, précisent ces chefs traditionnels, est de la lignée du Prince Yeke Kalasa Mukanda Bantu à Kashobwe. « Nous avons vu naitre un fils de notre ethnie, du nom de Katumbi Chapwe Moise qui a grandi dans notre tradition et qui a produit des nombreuses œuvres pour notre jeunesse et pour nos générations futures. Nous l’avons vu prospérer et assumer des hautes responsabilités. Il a été président national de notre association socio-culturelle SEMPIA », peut-on lire dans cette déclaration.
En leur qualité de détenteurs de leurs traditions, ces chefs traditionnels se disent indignés de constater que leur fils Moise Katumbi qu’ils n’ont jamais écarté de la lignée royale, subisse des menaces de tout genre et soit vilipendé depuis qu’il a tourné le dos au parti au pouvoir. Cette mise au point courageuse de ces chefs des terres doit couper court, mieux arrêter le débat que d’aucuns ont qualifié de faux dans le seul but d’écarter un candidat potentiel à l’élection présidentielle prochaine.
Au sujet de ce faux débat sur la nationalité congolaise, l’ancien conseiller spécial en matière de sécurité du Président Joseph Kabila, devenu son opposant, a conseillé vivement qu’on l’évite. Pierre Lumbi a prévenu : « Que ceux qui pensent être plus congolais que Katumbi, lèvent le petit doigt et ils auront secoué la ruche des abeilles ». Francis Kalombo, un autre ancien proche du président Joseph Kabila, ayant assumé de surcroit les fonctions de président de la Ligue des Jeunes du PPRD (Ndlr : parti présidentiel), mais qui soutient actuellement le candidat président de la république Moise Katumbi, a lui aussi conseillé : « que les victimes de la nationalité congolaise que nous avons défendues hier ne deviennent pas aujourd’hui des bourreaux de la nationalité congolaise ». Dans une interview lui accordée par le confrère Le Congo Libéré, Francis Kalombo a un ton très dur : « ce n’est pas à ceux qui sont venus au Congo par les armes de chasser les Congolais de leur pays ».
Au fait, contrairement à l’ivoirité, la congolité est une véritable boîte à pandore à ne pas ouvrir. Car ça sent très mauvais dans les deux camps : la Majorité au pouvoir tout comme l’opposition.
Ginno Lungabu.