RDC-Election présidentielle 2018 : Antoine Gizenga, cheval de Troie pour le PPRD !

Les visites réciproques récentes entre Joseph Kabila et Antoine Gizenga [des visites qui interviennent certes après la « rébellion » de deux ténors du Parti Lumumbistes Unifié (PALU) qui n’en veulent plus de l’alliance avec le président de la république sortant], démontrent au vu de plusieurs observateurs que le parti présidentiel visiblement en difficulté pour l’élection présidentielle prochaine, veut toujours s’appuyer sur son allié d’hier. Les calculs peaufinés, selon certaines indiscrétions du PPRD, se jouent dans un schéma de retourner le président sortant au Palais de Nation, après un bref passage au Sénat. Les tentatives de révision de la constitution pour délimiter le nombre du mandat présidentiel et d’organiser un référendum ayant échoué, c’est peut-être la dernière cartouche des stratagèmes de la mouvance présidentielle. Mais comment se jouera cette carte ?

En effet, selon des sources bien informées, scooprdc.net apprend que la démarche du PPRD serait de soutenir la candidature du patriarche Antoine Gizenga et battre campagne pour lui d’après l’esprit et la lettre de leur alliance de 2006. Dans cette logique, le PPRD fera tout pour faire élire le candidat PALU ciblé à la magistrature suprême. Logique qui ne cadre pas avec la vision des cadres PALU Adolphe Muzito et Lugi Gizenga qui s’y sont farouchement opposés. Voilà ce qui leur a créé des démêlées avec d’autres cadres du PALU proches de l’approche du PPRD, notamment Laurent Matuku et Martin Kabwelulu, tous deux membres au gouvernement Tshibala. Pour concrétiser la mise en scène de complicité, le groupe de Martin Kabwelulu a demandé officiellement, samedi 24 mars, à la Majorité présidentielle de soutenir son candidat à la présidentielle, bien que n’ayant pas cité son nom. Mais à vrai dire, ils veulent faire du Patriarche Antoine Gizenga, le cheval de Troie du PPRD.

S’il est vrai que le parti présidentiel et alliés au sein de la MP soutiendraient la candidature d’Antoine Gizenga, c’est pour faciliter la démarche qui verrait le président sortant, alors devenu président du sénat, lui succéder à la tête du pays après sa démission pour raison de santé comme ce fut déjà le cas en 2008 à la Primature. A ce moment-là le futur président du Sénat Joseph Kabila organisera l’élection présidentielle où il aura la possibilité de se représenter facilement car non empêché par la Constitution. Mais est-ce que cette candidature d’une personne qui s’était déjà déclarée elle-même affaiblie par le poids de l’âge il y a dix ans, aura-t-elle l’adhésion populaire ? C’est encore une autre équation pour le PPRD qui miserait sur la machine à voter dont seule la centrale électorale acquise à sa cause connaît le secret.

Cependant, l’inquiétude de l’opinion c’est de constater que pour le pouvoir, les politiciens congolais sont prêts à se servir même des personnes de troisième âge, rien que pour profiter de leur charisme. On l’a vu en 2011 avec feu Etienne Tshisekedi, à qui l’on a fait courir autour d’une piscine pour justifier sa bonne santé alors qu’il était malade. Dans le cas d’espèce, le cynisme de l’allié du PALU risque de causer un grand tort à ce parti, car certains membres et non les moindres n’approuvent pas ce qui se concocte nuitamment. Les cadres avides du PALU doivent faire amende honorable. Ce n’est pas un homme de cet âge qu’ils doivent trimballer comme une mallette comme ils l’ont fait en l’amenant chez Joseph Kabila. Parce que selon nos sources, sur place chez le président de la république, le Patriarche dormait profondément et n’était nullement concerné par ce qui se tramait. Alors pourquoi faire de lui un fonds de commerce ?

Nzakomba

  • Bendélé Ekweya té

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