Condamnation du grand chef coutumier Lumpungu V condamné à 31 mois de prison : ses avocats dénoncent une condamnation politiquement motivée !

La Cour d’appel de Mbuji-Mayi a condamné, jeudi 22 mars tard dans la soirée, le député provincial et grand chef coutumier de Songye, Lumpungu V, à une peine de 31 mois de prison. C’est à l’issue d’un procès en flagrance débuté mardi dernier. Les infractions de rébellion, détention illégale d’arme, et coups et blessures simples sont retenues à sa charge. Mais ses avocats qui dénoncent une condamnation politiquement motivée du fait que tous les éléments constitutifs des griefs lui reprochés ne sont pas établis en faits comme en droit, promettent d’interjeter appel.  Mais pendant ce temps le grand chef hume déjà l’air de la prison centrale de Mbuj-Mayi.

Le point de vue des avocats est aussi celui de plusieurs ressortissants songye vivant à Kinshasa. Ils n’hésitent pas de déclarer si haut que c’est sur instigation de certains politiciens songye qui aiment allumer le feu au pays que le grand chef songye Lumpungu V est aux arrêts ! Le gouverneur de la province de la Lomami en la personne de Kamanda wa Tshibangu est accusé d’être l’auteur de cette arrestation qui n’a tenu nullement compte de l’immunité du grand chef en tant qu’autorité coutumière et député provincial. Il aurait l’appui d’un ancien ministre de l’Intérieur vivement critiqué par le chef Lumpungu V dans son action d’appauvrissement de la province à travers l’opération retour. Aussi, le péché de l’autorité coutumière c’est d’être l’auteur de la motion de défiance à l’Assemblée provinciale contre le gouverneur, accusé d’incompétence et de mauvaise gestion. Motion ayant abouti à la chute du gouverneur de province qui, immédiatement avait introduit un recours à la Cour constitutionnelle.

Mais au lieu d’attendre l’arrêt de la Cour quant à ce, Kamanda wa Tshibangu, a défié l’autorité de la loi et continue à gérer la province, comme si de rien n’était, avec la complicité de certains appuis au niveau du ministère national de l’intérieur et d’un leader songye se réclamant proche du président de la république. Ayant dénoncé cette attitude anticonstitutionnelle, le grand chef Lumpungu qui est aussi député provincial, a vu sa résidence être assiégée, lundi 19 mars, par des militaires et policiers armés jusqu’aux dents qui l’ont saccagée et pillée avant de procéder à son arrestation et son transfert nuitamment à Mbujimayi. Le voilà ainsi condamné après un procès expéditif !

Les songye qui sont frustrés comme les bajila Kasanga du temps de Kamuina Nsapu, redoutent qu’un autre ancien ministre de l’intérieur réédite l’exploit de la déstabilisation de la province de la Lomami, comme son collègue l’a pu faire tout récemment pour la province du Kasaï central avec effet contagion sur les provinces voisines. Ils rappellent que le grand chef Lumpungu avait contribué activement avec son peuple à sauver le pays lors de la guerre de 1998 menée par le RCD/Goma contre le pouvoir de Kinshasa. L’un des grands parents avait été exécuté par le colonisateur belge pour avoir résisté à l’ordre colonial. Pourquoi l’ancien ministre de l’intérieur et le gouverneur déchu s’accordent-ils ainsi le droit d’humilier un grand chef coutumier alors que les souvenirs de Kamwina Nsapu sont encore chauds dans la mémoire ? Le chef de l’Etat, garant de la Nation a tout intérêt d’intervenir pour éviter de regretter encore une mauvaise gestion d’un conflit coutumier, interpellent certains ressortissants songye qui se sont confiés à scooprdc.net.

Ginno Lungabu

  • Bendélé Ekweya té

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