Me Papy Mbaki transféré à l’ex-DEMIAP : ridicule de motif

Arrêté et détenu, mercredi 14 mars, au cachot de la Force terrestre au Camp Kokolo, le jeune avocat Papy Mbaki a été conduit ce jeudi 15 mars au Département des Renseignements militaires, ex-DEMIAP à Kintambo comme promis par ses tortionnaires où il hume l’air nauséabond de l’amigo de cette branche militaire dirigée par le général Delphin Kayimbi. Le motif communiqué de son arrestation : « tentative de politisation du camp Kokolo ». Franchement, les zélés agents de renseignements qui l’ont arrêté et ont échoué de lui soutirer de l’argent en échange de sa libération, se sont trouvés vraiment devant un dilemme pour inventer ce ridicule de motif.

Non sans raison, Me Papy Mbaki s’est retrouvé au camp Kokolo sur alerte de son mécanicien qui a vu son véhicule pourtant confié au garage pour réparation, être conduit vers ce domaine militaire par un groupe des soldats qui sont parvenus à forcer l’une des portières. L’interrogatoire de mardi a tourné sur les relations qu’aurait cet avocat avec l’ancien gouverneur du Katanga et candidat déclaré à la présidentielle, Moise Katumbi. Tout ceci parce qu’il a été aperçu au travers de son véhicule une banderole à l’effigie de Moise Katumbi avec mention « Katumbi, c’est lui mon choix » et un drapeau du PND, parti du financier de l’ancien gouverneur du Katanga. Réunissant tout son courage, Me Papy Mbaki leur a dit ouvertement qu’ils ne se connaissaient pas avec le candidat déclaré à la présidentielle, mais qu’il le soutenait par conviction. Est-ce cela la politisation du camp Kokolo ?

Sachant que la Constitution de la république autorise à tout congolais de faire librement son choix politique et d’adhérer à un parti ou regroupement politique de son obédience, tout observateur ne voit aucun crime ni infraction à ce que cet avocat ait dans sa voiture le drapeau d’un parti politique agréé par le Ministère de l’Intérieur. Ce n’est pas non plus une infraction de jeter son dévolu et soutenir un leader politique, de l’opposition soit-il. Ce qui est vrai, le comportement des agents de sécurité (ANR, DEMIAP, B2…) est décrié ce dernier temps dans la capitale. Ils confisquent et contrôlent les téléphones des paisibles citoyens sans mandat, sous prétexte qu’ils recherchent des images compromettantes. Visiblement réfractaires aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, les services pourtant d’intelligence ne savent pas que les images qui tombent dans WhatsApp, Facebook, Instagram…arrivent dans le téléphone sans la volonté ni l’autorisation du propriétaire. Qu’à cela ne tienne, le téléphone et les images qu’il contient sont une propriété privée que seul le procureur a le droit de les perquisitionner sur base d’un mandat émis en bonne et due forme. Le contraire nous renvoie à une prison à ciel ouvert dont a décrié le Cardinal Archevêque de Kinshasa, Laurent Monsengwo Pasinya.

Owandi.

  • Bendélé Ekweya té

À ne pas rater

À la une