La saga au Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI) semble être loin de s’arrêter. Après la chasse aux sorcières opérée sur la majorité des agents engagés sous le mandat de Constantin Mbengele (rétrogradation et licenciement), c’est la diabolisation à outrance de l’ex-directeur général de cet établissement financier de l’Etat qui est mise en branle. Le clientélisme et le favoritisme dans le recrutement du personnel reprochés à son prédécesseur, n’ont pas suffi à l’actuel DG du FPI pour salir celui qui lui laissé le fauteuil et justifier ses décisions de rabattage des grades et de révocation des agents. Décisions d‘ailleurs qui le placent entre les feux des syndicats qui l’accusent de violation du Code du travail et de la Convention collective de l’entreprise. Patrice Kitebi sort une autre cartouche pour clouer Constantin Mbengele : la corruption, mieux la concussion.
En effet, d’après les informations parvenues à scooprdc.net, un promoteur dont on garde l’anonymat a été invité par M. André Ilali, directeur de Supervision sur ordre, dit-on de son DG Patrice Kitebi pour lui proposer de faire un aveu au Parquet Général selon lequel Constantin Mbengele lui avait exigé une commission à son temps pour lui accorder un crédit. En contrepartie de cet aveu, il aura accès à un crédit complémentaire. Ledit promoteur aurait décliné l’offre, brandissant sa foi chrétienne qui l’interdit non seulement de mentir, mais surtout de porter un faux témoignage sur son prochain.
Comme si cette conspiration ne suffisait pas, le directeur Jean-Claude Kalenga, un bras droit de Patrice Kitebi sur qui pèserait le vol des titres de propriété au coffre-fort, aurait lui fait des promesses à M. Georges Jacofides, propriétaire de la société Media Print SPRL, débiteur du FPI de 3 millions de dollars américains pour un projet d’achat d’équipements d’une imprimerie dans la commune de la Gombe non réalisé et qui a prévalu son arrestation en janvier dernier par le Parquet près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe. « Si tu cites Mbengele, nous allons débloquer ton dossier. En déclarant que tu lui a remis une somme de 600.000$ pour un motif inavoué », telle aurait été la proposition de Jean-Claude Kalenga à Georges Jacofides. L’assistant du DG Patrice Kitebi aurait brandi sa « katangalité » pour garantir à Georges Jacofides. « La justice est gérée par nous », aurait lâché Jean-Claude Kalenga.
Contrairement à José Sele, un autre disciple comme lui de l’ancien premier ministre Augustin Matata, porté au même moment à la tête de la Direction Générale des Impôts (DGI) et qui ne s’occupe que de sa gestion sans porter des critiques sur son prédécesseur Dieudonné Lokadi, Patrice Kitebi a opté lui, de mener politiquement un combat qui, malheureusement n’est pas sien, contre son prédécesseur. Tout le monde sait qui est derrière lui. Mais en quoi la guerre de leadership entre deux natifs du territoire de Mweka, au Kasaï, le concernerait-il, lui qui est ressortissant du territoire de Kenge, dans le Kwango ?
Vol des trois titres de propriété : un ange-diable à côté de Kitebi
L’assistant du DG Patrice Kitebi passe pour l’homme de tous les coups pour diaboliser la gestion de son ancien DG. Mais seulement, cet ancien chef de service à la Direction Juridique qui avait la charge du coffre-fort des titres de propriété du temps de Mbengele, et qui actuellement soutient à mort la réforme du FPI décidée par l’atelier des directeurs en violation du Code du travail et de la Convention collective, n’est pas un ange comme il en donne l’apparence. Tenez, pendant qu’il gardait le coffre-fort, deux titres de propriété mis en gage avaient disparu. Il s’agit du titre hypothéqué du projet AGYC pour un prêt de 800 mille dollars. Ce titre a été retrouvé à la Banque TMB à Lubumbashi, hypothéqué par le même promoteur débiteur du FPI pour un montant d’un million de dollars américains. Ce promoteur étant un katangais comme lui, Jean-Claude Kalenga a été indexé. Ce dossier était confié au Conseil d’administration.
Un autre titre disparu sous la gestion du coffre-fort par Jean-Claude Kalenga est celui de « Jésus Seul » qui avait contracté pour 1 million 400 mille dollars américains. Ce titre a été retrouvé chez le promoteur et le dossier est au Parquet de Matete. Jean-Claude Kalenga, apprend scooprdc.net, était en instance de révocation. Cette décision ne s’est pas exécutée avec le changement des comités de gestion.
Le troisième titre a disparu alors que Patrice Kitebi est déjà DG du FPI. Cette fois-ci c’est avec Kayembe comme gardien du coffre-fort. Ce dernier bénéficierait de la protection du tout-puissant Jean-Claude Kalenga. Ce titre a été hypothéqué pour un prêt de 3 millions de dollars. Mais curieusement, au lieu que ce gardien du coffre-fort soit sanctionné, c’est plutôt un autre agent qui a innocemment payé les frais. Au total, c’est plus de 5 millions de dollars américains qui seront difficilement recouvrables par le FPI de suite de ces trois pertes des titres de propriété dans son coffre-fort.
Récemment, le même Kayembe a déclaré être victime d’un braquage alors qu’il rentrait chez lui après le travail. Les malfrats lui auraient ravi seulement son sac contenant son ordinateur de service, les clés du bureau et celles du coffre-fort, et une somme d’argent. Dans les médias, il lui a été demandé par Jean-Claude Kalenga de lier ce hold-up à un complot des personnes malveillantes qui auraient l’intention de nuire le FPI. Mais certains agents de cet établissement financier de l’Etat qui se sont confiés à scooprdc.net, parlent d’un pur montage pour justifier la perte d’autres titres de propriétés qui seraient déjà subtilisés par les hommes de Patrice Kitebi, le moment d’audit venu. C’est une affaire des gros sous, cette maffia de subtilisation des titres de propriété qui serait opérée par l’assistant du DG Patrice Kitebi. Est-ce avec la bénédiction de ce dernier ? Sinon Patrice Kitebi commencerait sa réforme par dégager son assistant qui a tant nui aux intérêts de l’entreprise.
Agnelo Agnade.