« Tout journaliste qui couvrira les manifestations interdites par les autorités sera considéré comme un fauteur des troubles, et sera puni conformément aux lois en vigueur. » Propos du désormais tout puissant colonel Pierrot Muana Mputu, licencié en Droit et porte-parole de la Police Nationale Congolaise (PNC) tenus vendredi 02 mars dernier lors de l’atelier sur la sécurisation des journalistes, organisé par la Monusco. Par ces déclarations de trop selon l’opinion, les forces de sécurité viennent de prouver que les Congolais vivent comme l’avait dit le Cardinal Monsengwo il y a peu, dans une prison à ciel ouvert. Sinon comment comprendre cette prouesse du colonel porte-parole de la police ! Sinon, lorsque Muana Mputu menace de poursuivre les journalistes qui couvrent les manifestations dites « interdites » selon lui, donc en plein exercice de leur travail, à quelle loi en vigueur se réfère-t-il ? Autrement dit, pour le porte-parole de la PNC, faire un reportage en temps de guerre ou dans une zone de conflit risque de conduire son auteur à des poursuites devant la Cour martiale ! Juriste de son état, Pierrot Muana Mputu a visiblement craché sur son diplôme de droit obtenu avec grande distinction à l’Université Protestante au Congo (UPC).
scooprdc.net apprend même que l’ex-étudiant de l’UPC avait reçu en son temps, la cagnotte de 2.000$US remise par l’Université au meilleur finaliste de la promotion. Son dérapage langagier, est-ce l’oubli des notions juridiques apprises pendant cinq ans passés à l’université ou la volonté de plaire au pouvoir en place, champion de la répression des manifestants pacifiques ? Apparemment les leçons du passé n’inspirent pas le porte-parole de la PNC. Dans ce pays, particulièrement dans la capitale, les Kinois ont connu le colonel Baramoto de la Garde civile dit « zing zong », le colonel Nzapale de la DSP dit « roi des bêtes » pour ne citer que ceux-là qui avaient sous Mobutu, non seulement excellé dans la répression des paisibles citoyens, mais également dans la terreur. Où sont-ils passés ? Que sont-ils devenus ? Le colonel PNC n’apporte rien de nouveau qui puisse faire trembler les Kinois, mais particulièrement les journalistes. Il peut s’inspirer de la sagesse latine qui dit : « Nihil novi sub sole », entendez par « rien de nouveau sous le soleil ».
Ses collègues officiers de Police interrogés à cet effet par scooprdc.net, décrient son excès de zèle et lui conseillent de jeter un regard en arrière, vers un passé récent pour voir le sort des autres zélés passés avant lui : Eddy Kapend, Charles Alamba, Célestin Kanyama…
Nzakomba