Séisme pour les uns, tsunami pour les autres, c’est la situation de purge que traverse le personnel du Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI). En effet, la hiérarchie cet établissement public a procédé au sein de son personnel à une rétrogradation de certains agents et cadres, voire au licenciement d’autres. D’après la Direction générale, il s’agit d’une décision visant non seulement à rendre justice et privilégier la méritocratie, mais également à juguler la pléthore d’agents non qualifiés. Elle est appliquée conformément aux recommandations de l’atelier des directeurs centraux, provinciaux et chefs d’agences du Fonds de promotion de l’industrie, qui s’était tenu fin décembre 2016 à Kinshasa, en vue de dresser un état des lieux de cette entreprise publique et élaborer une feuille de route des actions à mener et des décisions à prendre pour la redresser. C’est dans cette optique qu’une quarantaine d’agents et cadres se sont vu diminuer des grades qui seraient abusivement octroyés par l’ancien comité.
Mais cette action du directeur général Patrice Kitebi lui attire la foudre des victimes. Elles ont, du moins celles qui sont licenciées, adressé le 19 février un mémorandum au premier ministre Bruno Tshibala dans lequel elles chargent Patrice Kitebi : règlement des comptes, népotisme, l’arbitraire, l’administration parallèle, décaissements financiers abusifs, rabattement à double vitesse des grades d’une catégorie ciblée des agents et cadres… Au moins 37 agents seraient licenciés abusivement par Patrice Kitebi, soutiennent ses accusateurs.
Selon les signataires du mémorandum adressé au premier ministre Bruno Tshibala, en ne campant sa gestion que sur les erreurs de l’ancien comité, Patrice Kitebe en commet aussi graves. On l’accuse d’avoir engagé au moins 90 personnes en l’espace d’une année. Un record que ses prédécesseurs auraient réalisé en cinq ans. Pire, accuse-t-on encore Patrice Kitebi, il a, non seulement engagé des personnes directement au grade des directeurs, mais aussi ces personnes engagées ont dépassé l’âge de 55 ans. Ce qui serait contrairement aux statuts de l’entreprise. On l’accuse également d’avoir créé une structure privée budgétivore sous forme d’un bureau d’études constituée de ses anciens amis de la SOFIDE et de certains retraités du FPI pour les analyses et études de faisabilité alors qu’il existe tout une direction des Etudes au FPI.
Patrice Kitebi, à lire ce mémo, aurait confié le contrôle de la Taxe de Promotion de l’Industrie (TPI) à un cabinet privé de son ami sur toute l’étendue du pays, moyennant une rétribution de 20%. Plusieurs montants sont avancés par les accusateurs de Kitebi, qui selon eux, ont étés décaissés sans respect des normes et destinés à des rubriques floues. Et pour faire face aux dépenses qu’il aurait créées, le directeur général du FPI aurait résolu, selon les victimes de sa décision, de rabattre les grades et de licencier les agents en violation, déclarent-ils, du Code de travail et des conventions collectives de l’entreprise. Ils en appellent à l’intervention du Chef de l’Etat, à qui ils demandent de placer un fils-maison au leadership de cette entreprise. Sinon, écrivent-ils, le FPI n’aura plus que de beaux bâtiments avec un personnel mécontent et démotivé pouvant amener l’entreprise aux abois au même titre que d’autres établissements publics devenus des canards boiteux, si l’on n’y prend garde.
Owandi.