Ce samedi 03 février est prévue à l’Université Protestante au Congo (UPC), la soutenance de la thèse de Doctorat en Economie de l’ex-premier ministre Augustin Matata Ponyo. Considérant ce que sera le jury, l’on s’entend à la plus grande mention. C’est le cas de le dire, car il y a peu, le président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku s’est offert lui aussi un doctorat, cette fois là en Droit à l’Université de Kinshasa (UNIKIN), avec un jury complaisant dont l’un des membres, n’avait même pas un diplôme en Droit ! En plus, à voir seulement comment les membres de ce fameux jury de Minaku s’étaient alignés à l’UNIKIN pour accueillir le récipiendaire qu’était Minaku, il y a lieu de croire que pour le tout puissant Matata Ponyo, la scène risque de se répéter. Mais alors pourquoi ces caciques du pouvoir veulent-ils à tout prix se faire des professeurs ? Est-ce une reconversion pour s’assurer la protection des étudiants le moment venu, comme ce fut le cas de certains professeurs à l’entrée de l’AFDL ?
Non sans raison, sinon comment expliquer que les cadres de la Majorité Présidentielle avec le PPRD en tête comme par enchantement ne veulent plus se contenter des diplômes que nous leur reconnaissons. En effet, depuis quelque temps, les cadres de la Majorité Présidentielle veulent chacun dans son coin être reconnu comme éminent. Voici pourquoi l’épopée de défense des mémoires de licence et soutenances des thèses de doctorat se multiplie dans nos différentes universités tant publiques que privées. Le comble dans tout ça est que le monde scientifique connait bien ces récipiendaires et les manœuvres qu’ils usent pour atteindre leurs objectifs à savoir : l’octroi de diplômes universitaires à ces faux étudiants qui pour les uns, n’ont jamais assisté aux cours, et pour les autres, n’ont jamais effectué des recherches pour de pseudos thèses de doctorat qu’ils ont soit soutenues ou s’apprêtent à soutenir devant des jurys complaisants, constitués pour la circonstance et composés souvent d’amis, tel un club.
Il est vrai et légitime de vouloir pousser aussi loin avec les études lorsque l’on dispose du temps nécessaire à la recherche, mais les moyens financiers seuls ne suffisent pas. Sinon, tous les enfants intelligents des riches seraient deux, trois, quatre voire cinq fois docteurs en telle ou telle autre science. En RDC, on constate que le pourrissement de l’enseignement secondaire depuis longtemps décrié, affecte malheureusement l’enseignement supérieur à son plus haut sommet. En effet, l’opinion se souviendra que depuis 2001, les diplômes d’Etat devant sanctionner les études secondaires en République Démocratique du Congo, étaient presqu’offerts aux finalistes des humanités, avec des mentions hyper élevées, alors que les détenteurs desdits diplômes accusaient un niveau des connaissances extraordinairement très bas. Comme si cela n’avait pas suffi, les universités ont emboité le pas avec les côtes sexuellement transmissibles, dont les étudiants intelligents et la presse ont dénoncé et fait écho dans le dossier de corps académiques accusés de délinquance sexuelle dans certaines universités du pays. Ceci donnerait une fois de plus raison à son Eminence le Cardinal, Archevêque de Kinshasa et au Pasteur Ekofo, qui tous deux visités par un même Esprit ont déploré la médiocrité, le non-Etat, l’arbitraire, l’injustice, la corruption, etc.
Comment comprendre dans un Etat normal, qu’un étudiant inscrit à la faculté de Droit, vienne défendre son travail de fin d’études et obtienne la plus haute mention, sans que celui-ci n’ait assisté ne fut-ce qu’une fois aux cours, et pire encore n’ayant participé officiellement à aucun travail pratique, aucune interrogation et aucun examen ? Cas du Gouverneur Ngoy Kasanji à l’Université de Kinshasa, du député national Zacharie Bababaswe à l’Université Protestante au Congo, sans oublier la présidente de l’Union Panafricaine de la jeunesse (UPJ) Francine Muyumba à l’Université Protestante au Congo, dont la réélection,d’ailleurs, vient d’être contestée par la Commission de l’Union Africaine pour des irrégularités. La RDC a-t-elle encore un prestige à sauvegarder ? Si au niveau même des instances panafricaines, elle se comporte de la sorte, pourquoi condamner le président Américain Donald Trump lorsqu’il traite certains pays Africains, y compris la RDC, de pays de « merde » ?
En quittant cette sphère, l’on retrouve ceux-là qui veulent à tout prix s’octroyer les titres de « professeur d’université » et pour cela ils sont prêts à tout. A coup de billets verts, ils engagent malheureusement des « éminents » professeurs sortis de grandes universités, dont la conscience est émoussée par les mauvaises conditions financières et finissent par devenir leur tête, leur main… bref leurs garçons de course intellectuels. Ces professeurs ont la charge de rédiger de thèses de doctorat pour ces barons du régime en échange soit des billets verts, soit de postes juteux soit dans l’administration publique, les entreprises du portefeuille de l’Etat ou des établissements académiques.
Tout récemment, le sulfureux président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku, pour ne pas le citer, avec toutes les présomptions qui pèsent sur lui, rapport à l’appui, s’est permis d’aller soutenir une thèse de doctorat à l’Université de Kinshasa à la faculté de Droit. Mais entre la soutenance privée et la soutenance publique, il doit se passer au moins six mois, sinon trois mois. Exigence qui n’a pas été respectée. Mais étant chef de la Majorité Présidentielle et qui voulait à tout prix avoir un diplôme d’études supérieures ; après l’avoir obtenu, le voici docteur en Droit et scooprdc.net parie que l’Unikin lui confiera sans doute un cours dès lors qu’ils sont toujours au pouvoir.
Et que dire de l’ex-premier ministre Matata Ponyo qui lui aussi veut se servir de l’UPC pour s’octroyer le grade de Docteur en Economie ! Finalement, pourquoi n’associe-t-on pas dans leurs jurys, des professeurs des universités renommées des Etats-Unis, de la Belgique, de la France ou de tout autre pays étranger comme on le constatait du temps de Mobutu pour la crédibilité de leurs titres ? Loin de douter des capacités intellectuelles de ces membres de la Majorité présidentielle à rédiger des thèses, mais seulement la configuration et le contexte dan lesquels tout est fait, laissent à désirer. D’office, la dose de l’objectivité scientifique est entamée et le coût de subjectivité élevée. Ouf…on a dit pays de complaisance, euh pardon pays des médiocres…
Nzakomba