Politique-RDC : le G7 devient G6

Depuis le 30 janvier dernier, le Groupe des 7 partis dit G7, est amputé d’un de ses membres. Il s’agit de l’Avenir du Congo (ACO). Le président de ce parti, Dany Banza Maloba, a adressé une correspondance au président en exercice du G7, lui annonçant son retrait de ce regroupement politique né de la fronde au sein de la Majorité présidentielle en septembre 2015. Dans cette correspondance, outre les verbiages et autres incongruités,  Dany Banza signifie à Pierre Lumbi que « les circonstances ainsi que le contexte politique qui nous ont mis ensemble récemment n’étant pas les mêmes et au regard des raisons évoquées, notamment celle qui porte sur le désaccord se rapportant au point 7 de l’article 3 de l’Acte constitutif du G7 qui stipule : présenter une candidature commune et unique à la prochaine élection présidentielle, nous avons le devoir de vous transmettre la décision du parti Avenir du Congo « ACO » de son retrait volontaire du G7…Le parti est dans le besoin tout en restant dans l’opposition de recouvrer toute son autonomie de manière à lui permettre de lever en toute indépendance les options qui s’imposent à lui ».

Ce courage tardif de Dany Banza de se prononcer officiellement et à haute voix, ne surprend nullement. Déjà le 22 juillet 2017, scooprdc.net écrivit : « RDC : le G7 bientôt G6 ». Le média en ligne dénonçait à l’époque l’attitude qu’affichait depuis un certain temps le président du parti Avenir du Congo (ACO), laquelle couvait un malaise au sein du G7, ce regroupement de l’opposition qui soutient la candidature de Moise Katumbi à la présidentielle prochaine. Au siège du G7, on se gênait d’en parler ouvertement, et aucun de six autres « patrons » de la plateforme ne voulait délier sa langue. Le temps donne aujourd’hui raison à scooprdc.net.

Tenez, le président d’ACO avait  commencé par participer au Palais du peuple à la cérémonie  de signature de l’arrangement particulier de l’Accord de la Saint Sylvestre, cérémonie pourtant boycottée non seulement par le Rassemblement de l’opposition mais aussi par le G7. Pour maquiller cette dérive, au G7, on avait prétendu que Dany Banza avait participé à cette cérémonie au titre de député national. Mais le « Bad boy » avait fini par démissionner de son poste de trésorier du G7 pour rester membre simple, évoquant des raisons de convenance personnelle. Un peu plus tard, ce plus proche de Moise Katumbi ne cachera plus son soutien à la candidature de Félix Tshisekedi à la présidence de la République au détriment de l’ancien gouverneur du Katanga, son ancien mentor.

Face à ce comportement, plusieurs observateurs s’étaient demandé à l’époque comment Dany Banza pouvait continuer à appartenir à une plateforme dont le soutien de la candidature de Moise Katumbi est le cheval de bataille, et jeter son dévolu sur un autre candidat bien qu’allié ? Que s’était-il passé exactement entre Katumbi et Banza ? Etait-ce une trahison pour un retour vers la Majorité présidentielle ? Si Dany Banza jouait déjà pour cette dernière, y aura-t-il fusion entre son ACO et celui de Patrick Bologna ? Autant d’interrogations sans réponses à l’époque d’autant plus que le président de l’ACO/G7 s’était résolument décidé de donner tout simplement sa langue au chat. Mais pour combien de temps ce feu qui couvait au G7 devrait-il tenir sans donner des flammes ?

Exactement sept mois après, les lecteurs de scooprdc.net ont une lecture lucide et claire du comportement de celui que Moïse Katumbi chérissait. D’après les informations recueillies par le média en ligne, Dany Banza n’a pas eu les nerfs solides pour supporter la pression et les menaces du patron de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR), Kalev Mutond, qui lui promettait de l’appauvrir en asphyxiant les peu de ses activités rémunératrices, s’il continuait à être derrière Moïse Katumbi. Ne pouvant pas endurer la faim, il avait déjà cédé depuis longtemps avant de se prononcer aujourd’hui en se réfugiant derrière les arguments du genre : «les circonstances ainsi que le contexte politique qui nous ont mis ensemble récemment n’étant pas les mêmes », comme pour dire que le calendrier électoral est publié, il  y aura élections, il n’y aura pas modification de la Constitution, il n’y aura pas non plus référendum. Mais tout le monde sait que Dany Banza n’assistait plus depuis longtemps aux réunions du G7 et interdisait même ses lieutenants de mettre leurs pieds au siège du G7. Boulimie…

Mais la question que se posent plusieurs analysent, d’ailleurs sceptiques, c’est celle de savoir que vaudrait l’ACO de Dany Banza resté dans l’opposition comme il l’a déclaré face un ACO en vent en poupe de Patrick Bologna dans la MP ? Le Bad boy qui ne pesait pas du tout politiquement même au sein du G7, n’a qu’à réunir encore une fois son courage pour réintégrer la Majorité Présidentielle et faire la paix avec Patrick Bologna, dit Huitième Merveille.

Moïse Katumbi ou rien…

Pour les autres leaders du G7 à qui Dany Banza a souhaité bonne continuité du combat, tant que les tous les préalables ne sont pas réunis, ils n’iront pas aux élections. C’est notamment la décrispation de la crise politique par le retour en homme libre de leur candidat Moïse Katumbi, la libération des prisonniers politiques comme Diomi Ndongala, Jean-Claude Muyambo, Franck Diongo, Huit Mulongo…et par la fin de dédoublement des partis politiques comme convenus dans l’Accord de la Saint Sylvestre.

Cette position  été clairement exprimée par Pierre Lumbi au nom de tous ses pairs lors de son point de presse de dimanche 28 janvier dernier. L’ancien conseiller spécial en matière de sécurité du président de la République qui dit avoir expérimenté avec ses pairs du G7 l’entêtement d’un Joseph Kabila insensible aux aspirations de son peuple, déclare que quoi qu’il en coûte et quoi que le président Kabila et ses partisans en fassent, l’année 2018 doit être celle de la fin de la dictature, de la fin du règne des dirigeants illégitimes et illégaux en RDC.

Owandi.   

  • Bendélé Ekweya té

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