RDC-Politique : pressé comme un citron, Katebe Katoto devient inutile !

Par RP N° 158/17 du 23 janvier 2018, la Cour Militaire de Kinshasa-Gombe assigne à témoin Raphaël Katebe Katoto. Jadis Ennemi du  président Joseph Kabila, mais spectaculairement devenu allié du pouvoir de Kinshasa il y a juste quelques temps, le grand-frère de Moïse Katumbi est convoqué à comparaître ce vendredi 26 janvier devant cette Cour dans une « sale affaire » qui sent l’atteinte à la sûreté de l’Etat.

En effet, Raphaël Katebe Katoto est cité par le prévenu Moïse Tchokwe, un ancien du RCD/Goma et du M23, poursuivi par l’officier du  Ministère public pour tentative d’achat d’armes de guerre dans le but de déstabiliser le régime de Kinshasa.  scooprdc.net apprend des sources de la Cour Militaire que d’après la déposition du prévenu et ses co-accusés, le financement de cette opération d’achat d’armes devrait provenir du richissime katangais, à l’époque en exil.

Politiquement, la convocation de Raphaël Katebe Katoto à comparaître dans une affaire de déstabilisation du régime de Kinshasa, a une autre lecture surtout quand on se sait que la Justice congolaise tant civile que militaire, toujours au garde-à-vous, répond généralement et surtout aveuglement, à des directives des décideurs politiques. Cette convocation a, ni plus ni moins, l’allure d’un renvoi tacite en exil d’un homme d’affaires, devenu opposant farouche au régime de Joseph Kabila et dont les déclarations ont été arrogantes. Non sans raison, cette convocation établie le 23 janvier, à trois jours du rendez-vous et qui ne comporte pas d’adresse physique de Kinshasa du convoqué, mais plutôt la mention « allé à Bruxelles » comme adresse, intervient au moment où le concerné est absent du pays depuis une semaine.  Ce dernier est en Belgique où il aurait accompagné son épouse pour des soins médicaux.

« Quand on mange avec le diable, il faut avoir des longues fourchettes », dit-on !

D’après les analystes politiques, c’est une façon tacite de lui dire : « Monsieur, après nous avoir bien servis à déstabiliser le Rassemblement de l’Opposition, à  fragiliser l’Alternance pour la République (AR), restez là où vous êtes allé ». Une sorte d’exil forcé étant donné que dans une affaire pareille, le statut de témoin peut aussi facilement se convertir en prévenu et surtout connaissant la rancœur du « Raïs » pour ces anciens détracteurs. Voilà comment le richissime qui, pour ses « loyaux services » rendu à la Majorité au pouvoir, lorgnait déjà la Primature mais  sans compter       sur l’arme fatale de la Majorité Présidentielle, à savoir : « le non respect des engagements pris », est devenu inutile pour ses nouveaux-ex alliés.

En effet, d’après certaines indiscrétions, le grand-frère de Moïse Katumbi serait soupçonné de complicité dans la mort d’Etienne Tshisekedi. Non seulement qu’il serait l’artisan de la déstabilisation du Rassemblement de l’opposition issu du Conclave de Genval en Belgique, dont on dit qu’il est l’un des bailleurs des fonds. Mais aussi, il aurait par ailleurs joué une carte contre son propre petit frère pour s’attirer les faveurs du régime de Kinshasa, ignorant que la vengeance est un plat qui se mange froid, très froid alors.

Dans ces conditions, comment est-ce que le grand-frère de Moise Katumbi pourrait-il échapper au régime, si ce n’est l’exil forcé ? Et visiblement c’est là où nous en sommes : Katebe Katoto vient par ce mandat à témoin lancé contre lui d’être renvoyé à l’exil. Est-ce le sort que réserve le pouvoir en place à la famille du richissime Katangais ? Similairement, Moïse Katumbi son frère, avait été également contraint à l’exil forcé, par une condamnation avec effet immédiat alors qu’il était déjà en dehors du pays pour des soins médicaux. Et aux analystes de conclure que, Katebe Katoto, comprendra peut-être bien que trop tard comme le Corbeau dans la fable de Jean de la Fontaine, qu’il a été vidé de sa substance et du mythe qui a entouré son nom lors de son retour au pays. C’est pourquoi, dit-on, la trahison a toujours été précurseur de la chute.

Agnalo Agnade, Nzakomba et JYMAM

  • Bendélé Ekweya té

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